Psychologie Clinique Et Pathologique
Compte Rendu : Psychologie Clinique Et Pathologique. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresontre l'existence de phénomènes inconscients qu'il préfère appeler subconscients. Janet décrit avant Freud le subconscient et son rôle dans la pathologie hystérique mais, contrairement à Freud, il privilégie les mécanismes au détriment du contenu.
"Pour guérir le malade il suffirait de faciliter l'expression extérieures des idées fixes ... il faut chercher à la décomposer, à la détruire ou à transformer ses éléments."
On voit que la méthode proposée par Janet diffère de la catharsis de Freud.
Cependant les divergences entre les deux auteurs ont été exagérées; il est vrai que Janet se situe dans le courant rationaliste français tandis que Freud est l'héritier du romantisme allemand, mais c'est le milieu psychiatrique français qui, en promouvant les idées de Janet les oppose à celles de Freud. Du point de vue clinique, Janet diffère de Freud en tant qu'il s'intéresse de plus en plus aux conduites (préfigurant le béhaviorisme). Ses observations cliniques lui font décrire la psychasthénie comme dépendante d'une insuffisance physiologique. L'un des aspects positifs de son œuvre est d'avoir, sous l'angle de l'étude des conduites, mis en évidence la dimension sociale de celles-ci. Il montre l'importance des relations entre l'ego et le socius . Il aura peu d'élèves mais son œuvre influence l'élaboration d'une psychopathologie clinique dynamique.
1899 (Vienne) Sigmund FREUD
S. FREUD évoque pour la première fois le terme de psychologie clinique dans une lettre à son ami Wilhem Fliess:
"( ... ) maintenant, la connexion avec la psychologie telle qu'elle se présente dans les études (sur l'Hystérie) sort du chaos; j'aperçois les relations avec le conflit, avec la vie, tout ce que j'aimerais appeler psychologie clinique."
Tout comme Janet, Freud décrit ici une application des connaissances psychologiques aux données de l'expérience clinique. Le terme demeure absent de son œuvre, et ce sont ses préoccupations, sa méthode et sa démarche qui peuvent être qualifiées de "psychologie clinique". L'œuvre de Freud représente un modèle par sa référence à l'analyse des cas individuels dans la production de théorie. Il invente la psychanalyse dans une démarche clinique à travers des remises en cause successives nécessitées par l'observation des faits. Il définit lui-¬même la psychanalyse comme une méthode d'investigation permettant de mettre en évidence les significations inconscientes par la technique de l'association libre; comme une méthode psychothérapique qu'est la cure psychanalytique; comme un corpus théorique élaboré à partir de ces méthodes. Hervé Beauchesne distingue trois périodes dans la création de ce corpus:
- La découverte de la psychanalyse dans une conception énergétique du fonctionnement psychique .
- La découverte du complexe d'Oedipe et la personne dans sa culture .
- Éros et Thanatos et l'au-delà du principe de plaisir .
Nous reviendront ultérieurement sur les détails importants qui composent ces trois périodes . Retenons pour l'instant que la psychanalyse permet de comprendre le langage général des symboles culturels, des symptômes névrotiques et du corporel qui exprime des conflits. Avec Freud, le pathologique n'est désormais plus radicalement séparé du normal. Ce qui singularise l'œuvre de Freud ce sont:
- Le souci de compréhension des phénomènes psychologiques
- La méthode que l'on a qualifiée ultérieurement d'ultra-clinique.
- Le recours à l'intelligibilité des conduites
- La mise en évidence des particularités de la relation entre le sujet et l'observateur (transfert, contre-transfert)
Outre-Atlantique
La psychologie clinique connaît son véritable essor en tant que domaine spécifiquement reconnu après la seconde guerre mondiale. Une commission de l'APA (American Psychological Association) est chargée d'examiner les programmes de formation et de recherche en psychologie clinique. Elle propose des critères spécifiques tels que: une année de stage, des cours de psychologie générale, de psychologie dynamique du comportement, de méthodes de diagnostic, de méthodes de recherche, de thérapie. Cette formation implique que le psychologue praticien doit se référer à un savoir scientifique qui valide son approche, ses outils et ses conceptions mais qu'il doit aussi contribuer à enrichir et renouveler. Aux États-Unis, l'évolution de la psychologie clinique suivra désormais cette voie en s'appuyant sur les différents projets d'aide aux malades mentaux notamment.
La spécificité Française
L'institution médicale a, en France, difficilement et lentement accepté que le terme "clinique" et la pratique clinique puissent constituer un des domaines de la psychologie car les médecins les considéraient comme l'apanage de la médecine. Par ailleurs, les remaniements de la psychiatrie et de la médecine somatique ont contribué à l'essor de la psychologie clinique. Les premiers psychologues cliniciens français ont été formés dans le contexte de ces transformations . Pour répondre aux nouveaux besoins nés de ces remaniements, les outils de la pratique psychologique, clinique et pathologique apparaissent clairement comme suit :
L'observation clinique
l'analyse institutionnelle
l'évaluation diagnostique
l'analyse psychopathologique
les psychothérapies.
Daniel LAGACHE
Nous devons à Daniel Lagache (1903-1972), philosophe, psychiatre et psychanalyste, l'édification d'une théorie de la psychologie clinique. Sa triple formation et sa grande culture marquent les fondements qu'il donne à la psychologie clinique, notamment en rapport à la philosophie:
- Des références à la phénoménologie (étude de l'homme "en situation")
- Des références à l'humanisme.
Il distingue en fait trois approches: clinique, psychanalytique et expérimentale. Lagache distingue la psychologie clinique de la psychanalyse. Il considère la psychologie clinique comme une discipline autonome tant du point de vue pratique que du point de vue théorique. Elle ne se confond ni avec la psychopathologie, ni avec la psychologie médicale, ni avec la psychiatrie, ni avec la psychométrie.
Les conceptions de D. Lagache définissent l'activité concrète du psychologue: conseiller, guérir, éduquer. Pour lui la psychologie clinique se fonde sur l'étude aussi détaillée que possible des cas, c'est à dire des phénomènes
singuliers qui caractérisent ces cas. Son objet d'étude premier est constitué par:
- les conduites humaines qui ne sont pas directement du ressort de la psychiatrie mais qui correspondent à des dysfonctionnements.
- les effets des conflits sur l'individu.
- (par extension) Tous les secteurs de la conduite humaine, qu'elle soit adaptée ou inadaptée.
-
Lagache s'appuie sur la psychanalyse et avance que tous les symptômes expriment quelque chose et ont une signification, ils sont donc intelligibles.
La méthode clinique selon Lagache est un recueil de faits par observation, entretiens et analyse des productions du sujet. Elle vise à comprendre la conduite, à relever aussi fidèlement que possible les manières d'être et de réagir d'un être humain aux prises avec une situation concrète. Il définit le diagnostic comme une étape fondamentale:
"Non seulement à l'étape initiale, mais à tous les moments de la pratique psychologique, l'opération fondamentale de la psychologie clinique est le diagnostic. L'étude approfondie des cas individuels fournit la base empirique d'une généralisation, c'est à dire d'une connaissance scientifique."
La psychologie clinique en un mot, "l'étude de la personne totale "en situation". Pour Lagache, l'examen clinique doit permettre d'établir comment la situation est vécue par le sujet. En posant des questions, le psychologue clinicien tente de savoir quelles représentations le sujet se fait de lui-même et des autres, de sa place dans le monde et du sens de la vie.
Exemple cité par Lagache au sujet d'un jeune délinquant: L'approche clinique déterminera "l'attitude qu'il adopte par rapport à son délit: le
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