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Dossier psychologie Clinique

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Par   •  7 Janvier 2024  •  Dissertation  •  3 743 Mots (15 Pages)  •  243 Vues

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BELLA LILIA

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Groupe 1

Dossier psychologie Clinique

Choix du cas : Madame Ti

Faculté ALLSH Aix-en-Provence psychologie                                         Année 2023-2024

        Madame Ti est une jeune femme de 25 ans, hospitalisée après la naissance de son enfant. Durant le déroulé de l’entretien, la patiente évoque la mort de certains membres de sa famille, encore douloureuse pour elle. Elle confie la sensation d’entendre des voix.

L’objectif de ce dossier est de réaliser un premier diagnostic psychiatrique basé sur le DSMV et un deuxième d’après le manuel d’Henri Ey. Il sera question ensuite d’éclairer ce diagnostic grâce à des concepts issus de la psychanalyse Freudienne. Nous verrons en quoi ces différentes approches nous permettent de concevoir la souffrance humaine. Quels sont leurs avantages et inconvénients.

        La patiente se plaint rapidement d’un surmenage et d’un chamboulement dans sa vie. Elle évoque des communications délirantes avec des personnes décédées de son entourage parfois même en substituant la figure de son enfant à celle de sa tante. L’idée délirante se poursuit et se consolide par l’évocation d’autres épisodes mais surtout par le degré d’influence et d’emprise que ressent Madame Ti face à ses éruptions mentales : « La tante, il faut juste que j’aille bruler un cierge à l’église... comme ça, je serai libérée » p238. La croyance de cette jeune femme en ses perceptions étonnantes atteste bien d’un épisode délirant. Ces manifestations permettent également de mettre en exergue un autre symptôme : celui de l’hallucination. Effectivement, elle entend des voix «J’ai ma tante qui m’a parlé » p234, perçoit des scènes imaginaires : « Ma fille m’a regardée la bouche ouverte sans bouger, comme si elle était morte » p235. Cela suggère une erreur d’interprétation de la réalité. Le discours de la patiente est en outre, désorganisé. En effet, a certains moments, elle ne répond pas aux questions posées, sans connexions logiques, passe du « coq à l’âne » « Je ne sais pas pourquoi j’ai pensé a cette arrière grand-mère. Elle avait un message à me faire passer. Ma tante c’est ma marraine. »p235  Elle dit une chose et son contraire, dans la même phrase, ce qui témoigne d’une incohérence dans l’enchaînement de la pensée : « une grossesse voulue mais j’étais pas prête dans ma tête pour avoir un bébé. »p234. Cette symptomatologie, entre dans la catégorie des troubles psychotiques. Néanmoins, d’après le DSMV, il est difficile de conclure à un diagnostic formel et précis. Plusieurs tableaux cliniques peuvent être retenus ; en faveur d’un trouble psychotique bref ou d’une schizophrénie. La sémiologie de ces deux troubles est assez similaire dans la description du DSM V et se différencie précisément en fonction de la durée. Nous sommes face a un trouble psychotique bref si les symptômes sont aigus c’est à dire  sur une période de moins de 6 mois. Tandis que la schizophrénie présente une symptomatologie chronique (plus de 6 mois). Cependant, dans le trouble psychotique bref, les symptômes peuvent survenir suite au « post partum » ce qui est le cas de Madame Ti. Étant donnée le peu d’information dont nous disposons il est difficile de s’appuyer sur un seul critère clinique et nous ne pouvons pas trancher entre ces deux troubles.

Plusieurs classifications cliniques existent pour établir un diagnostic, nous nous sommes, dans un premier temps, appuyés sur les critères du DSM V. Nous avons pu mesurer la difficulté a établir un diagnostic différentiel entre la schizophrénie ou un trouble psychotique bref. A présent, nous nous appuierons sur la sémiologie du manuel de la psychiatrie classique d’Henri Ey.         

        

        La description et l’analyse des symptômes dans le manuel psychiatrique d’Henri Ey (1903) s’articule autour de trois parties. La sémiologie du comportement, les troubles de l’activité psychique basale actuelle et enfin les troubles de la personnalité. Premièrement, la sémiologie du comportement est difficilement observable dans notre cas, c’est en effet une analyse qui comprend la description de son physique, de son langage corporel, de son comportement lors de l’entretien. A la seule lecture de l’échange, ce sont des informations que nous ne possédons pas. Néanmoins, nous pouvons retenir une fixation au groupe familial. Madame Ti, construit son délire autour de certaines figures de son entourage. La patiente confie un épuisement puis un « stand by » dans son activité socio-professionnelle. « Au travail ça c’est ressenti, mes collègues de travail s’en sont aperçu, j’étais plus fatiguée » p237. A cela s’ajoute une sémiologie, plus riche, des troubles de l’activité psychique actuelle. En effet, nous pouvons noter un désordre dans l’orientation temporo-spatiale : elle ne sais plus la date du jour. Elle confie un arrêt total durant sa grossesse, elle n’évoque aucun souvenir quand elle portait son bébé. Habituellement c’est un moment de grande émotion pour les femmes. Ceci peut évoquer une amnésie de type antéro-rétrograde fréquente dans les épisodes de psychose aigu. Nous constatons, par ailleurs, un trouble du cours de la pensée avec de nombreux indicateurs comme, le « coq à l’âne », de nombreuses contradictions. Enfin, Henri Ey consacre, à l’inverse du DSM V, une grande partie de son exposé a énoncer et spécifier les particularités des hallucinations. Le syndrome d’automatisation mentale correspond a ce que semble vivre Madame Ti :  « C’est que l’activité hallucinatoire peut être vécu par l’halluciné dans son imagination ou sa pensée »[1].p119 Malgré la production d’idées délirantes, la patiente conserve une certaine lucidité - « Aujourd’hui je pense que c’est dans la tête, c’est impossible, on ne peut pas parler avec les morts normalement ? Vis à vis de la thérapie, je me dis que j’ai fabulé » p234 « Dans ma tête, c’était mon arrière grand mère » p235. Elle présente des hallucinations psychiques visuelles, ainsi que des pseudo hallucination accoustico-verbales :  « J’ai mal vécu ce décès, elle m’a parlé dans les yeux de ma fille ». p234. La lecture de la sémiologie basée sur le  point de vu organo-dynamique d’Henri Ey suggère un ensemble de symptômes négatifs car déficitaires mais aussi productifs. Le processus hallucinatoire de Madame Ti semble d’avantage correspondre a celui d’une psychose aigu ou subaigue. L’auteur complète et résume ces symptômes comme « la lucidité du champ perceptif »1 p122  «un trouble thymique angoisse et euphorie »1. p122 Il est important de préciser que la patiente a été alertée de son désordre mentale par un trop plein d’énergie probablement caractéristique d’une agitation mentale « j’étais trop hyperactive » « je suis arrivée ici parce que je voulais trop manger la vie » p236, suivie d’état d’angoisse. Enfin, l’expérience imaginaire que vit la patiente est caractéristique d’une expérience délirante. Ce diagnostic exclu les hallucinations psychosensorielles et les hallucinations néo affectives de la personnalité psychotique. Cependant, il est encore difficile de conclure à un diagnostic. En effet, des interrogations cliniques persistent. Henry Ey apporte cependant une troisième partie qu’il considère comme un « hors texte »1 mais tout à fait nécéssaire pour exprimer la nuance et la particularité des troubles psychiques. En effet, comme le souligne l’auteur :  « il est difficile de différencier une bouffée délirante ou une altération schizophrénique »1p123. La description du moi psychotique chronique suggère un repli autistique quasi impénétrable où l’idée délirante ainsi que ses processus productifs (hallucination néotico-affective) provoquent chez le sujet « une croyance inébranlable »[2]. p128 Le tableau clinique de Madame Ti ne semble pas correspondre à cette symptomatologie. Nous avons peu d’informations concernant l’anamnèse de la patiente, indispensable pour comprendre la personnalité de la jeune femme afin d’en  mesurer ces altérations.  Or, d’après les critères clinique du DSM V nous n’avons pas pu établir un diagnostic différentiel entre la schizophrénie et les troubles psychotiques brefs. L’énumération de symptômes qui organisent la nosologie du DSM V manque de finesse et de distinction. Le diagnostic psychopathologique s’appuie sur des critères qui  gomment toute la complexité psychique et encourage a poser un diagnostic précipité. Le manuel de la psychiatrie classique de Henri-Ey montre la volonté de l’auteur d’une approche multidisciplinaire (référence a la neuroscience, sociologie, psychanalyse…).  Il nous permet ainsi  de mieux comprendre une personnalité plutôt que d’expliquer uniquement une pathologie mentale.

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