Analyse de pratique professionnelle
Dissertation : Analyse de pratique professionnelle. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Jiouly • 4 Juin 2016 • Dissertation • 1 009 Mots (5 Pages) • 2 613 Vues
DUPUY Julie
Promo : 2014-2017
Formateur référent : Marion DE SEVIN
ANALYSE DE PRATIQUE PROFESSIONNELLE
La situation que j’ai choisie en tant que support à mon analyse de pratique professionnelle s’est déroulée dans le service de chirurgie thoracique d’un hôpital d’instruction des Armées, lors de ma première période de stage du quatrième semestre. Cette analyse de pratique évoquera une situation relationnelle avec une patiente. Nous verrons successivement la description de cette situation de soin, son argumentation puis son analyse.
Mme L est une patiente âgée de 24 ans, entrée dans le service le jour même. Elle est hospitalisée en service de chirurgie thoracique pour un deuxième épisode de pneumothorax spontané du poumon droit. Elle avait déjà été hospitalisée deux mois auparavant pour un pneumothorax spontané au niveau du poumon gauche qui avait été traité par drain thoracique. Cependant, face à cette récidive, les médecins ont décidé de traiter le pneumothorax non seulement par drain thoracique mais aussi via une intervention chirurgicale, par thoracoscopie. A part son premier drain thoracique, elle n’a pas d’antécédents médicaux et chirurgicaux, ni d’allergies. C’est une patiente autonome pour les gestes de la vie quotidienne. Elle est mariée et est étudiante auxiliaire de puériculture.
La situation s’est déroulée la veille au soir de l’intervention, lors de la prise des paramètres vitaux du soir. Je remarque alors qu’elle présente une tension et un pouls élevés (15/8 pour la tension artérielle et 126 pulsations/minute) et lui demande donc si c’est habituel pour elle. Elle me répond que non mais semble anxieuse. Je lui demande si ce sont ces chiffres qui l’inquiètent étant donné qu’ils ne sont pas habituels pour elle mais elle dit « Je ne me sens pas très bien. Je crois que quelque chose ne va pas ce soir. ». Je lui demande alors si c’est l’intervention chirurgicale qui l’inquiète. Elle commence alors à me poser une question pour savoir si elle risque d’avoir mal pendant et après l’opération. Je lui explique alors que les paramètres de l’anesthésie ont été déterminés lors de la rencontre pré anesthésique et sont adaptés pour elle. Je lui indique que l’anesthésie générale est constituée de trois médicaments différents qui ont chacun un but : un hypnotique qui lui fait perdre conscience pendant l’intervention, un analgésique pour qu’elle ne ressente pas la douleur des gestes chirurgicaux et un curare pour relâcher ses muscles afin d’éviter des mouvements brusques qui pourraient être dangereux. Concernant la douleur post-opératoire, je ne peux lui cacher que la douleur sera probablement présente mais contrôlée par un protocole antalgique mis en place et appliqué par les soignants. Puis vient le moment où la patiente m’a demandé combien de temps allait l’opération, comment allait-elle se passer, et que lui feraient les chirurgiens exactement. Je ne connaissais pas encore le principe exact de l’intervention, je n’avais pas encore eu l’occasion d’en apprendre à ce sujet : c’était la première patiente que je rencontrais qui allait en subir une. J’ai été prise de court à cet instant et ne me suis pas sentie en mesure de la rassurer comme elle en avait besoin. Je suis donc allée me renseigner auprès de l’équipe soignante pour en savoir plus et transmettre des informations claires et fiables à la patiente. J’ai ainsi pu lui expliquer le déroulé et le but de l’opération, pourquoi les médecins ne se limitaient plus à un drain thoracique uniquement. J’ai également pu l’éclairer sur la durée moyenne de l’intervention. Etant mieux informée, la patiente s’est sentie rassurée du fait de ne pas aller selon elle « vers l’inconnu ».
Cette situation montre qu’il est important de cerner l’anxiété et ses sources chez le patient afin de l’apaiser. Cependant, pour apaiser le patient il est nécessaire de pouvoir lui apporter les informations dont il a besoin pour se sentir en sécurité.
L’anxiété se définit comme un sentiment de malaise, d’appréhension d’origine indéterminée ou inconnue. Elle est une réaction à un danger sur lequel la personne a au début des difficultés à mettre des mots. En préopératoire, l’anxiété des patients est principalement due à l’intervention qu’elle se représente comme douloureuse, avec des craintes concernant l’anesthésie. Chez Mme D, l’anxiété a provoqué un sentiment important de crainte, de doutes quant à l’opération. J’ai compris lors de cet échange que l’origine de cette anxiété était le geste opératoire dans sa globalité. La représentation de la chirurgie est anxiogène pour la patiente car elle est dans l’attente d’une chose qui lui est inconnue. De plus, le fait que je ne puisse pas répondre de suite à certaines de ses interrogations a sans doute contribué à cette anxiété. En effet, bien qu’elle connaisse mon statut d’élève infirmière, j’étais quand même dans la position de soignante… Une soignante qui n’en savait pas beaucoup plus qu’elle sur cette intervention chirurgicale à cet instant, alors que j’aurais dû être en mesure de l’éclairer sur le sujet. Elle a senti le doute et l’hésitation que j’ai eus face à ses questions et n’était évidemment pas rassurée que je ne puisse l’informer. Cela a même pu contribuer à augmenter son inquiétude. Cependant, après avoir consulté l’équipe soignante, j’ai pu recueillir les réponses à ses questions. Après lui avoir détaillé ce que j’avais appris au mieux, j’ai pu observer un certain relâchement dans son langage verbal et non verbal : son élocution était moins troublée, elle avait un ton moins hésitant et une attitude plus détendue. Cela démontre l’importance de l’information du patient concernant ce qui l’attend lors de son hospitalisation, et ici pour une intervention chirurgicale.
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