Analyse de soins d'hygiène
Analyse sectorielle : Analyse de soins d'hygiène. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar kikouzzz • 21 Février 2020 • Analyse sectorielle • 1 578 Mots (7 Pages) • 1 178 Vues
Les gants, obligatoire ou pas ?
Je vais vous présenter une situation à laquelle j'ai été confronter lors de mon premier stage et qui me porte à réflexion : une aide soignante qui ne porte pas de gants lors de la petite toilette.
Le but étant de comprendre pourquoi et de savoir si cette pratique respecte les protocoles de soins tant pour le soigné que pour le soignant.
Tout d'abord, je décris la situation puis je présente les règles d'hygiène et les dangers que peuvent engendrer cette pratique.
Etudiant en soins infirmiers en première année, j'ai réalisé mon premier stage dans un Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) qui comprend 113 résidents de GIR1 à GIR6 sur 3 étages. La moyenne d'âge est de 87 ans.
Le rez de chaussée est composé de plusieurs salles de lieu de vie dont un restaurant, une salle d'activité ainsi qu'une crèche, pour favoriser les liens intergénérationnels.
Aux deux premiers étages, il y a 90 résidents. Le troisième étage est réservé aux personnes avec des facultés mentales gravement altérées.
Le premier jour de mon stage, j'ai été accueilli par la responsable des aides soignantes qui m'a affecté au premier étage, bâtiment A, composé de 23 résidents.
A cet étage travaillent trois aides soignantes, une infirmière et un agent de service hospitalier.
Chaque étage dispose d'un lève malade et d' un verticalisateur pour favoriser l'ergonomie du personnel.
Ma première semaine de stage a porté sur l'observation et j'ai pu découvrir les bonnes pratiques d'hygiène pour les soins de nursing apportés aux résidents.
Lors de ma deuxième semaine, je commençais à 7 heures et j'étais en poste avec X, aide soignante depuis 36 ans dans cet EHPAD.
Vers 7h40, elle me demande d'aller prévenir monsieur M pour lui signaler que nous allons passé lui faire sa toilette complète au lit avant son petit déjeuner.
Monsieur M est âgé de 65 ans. Il vit dans cet EHPAD depuis 2017 car il est atteint de la sclérose en plaques et il ne lui était plus possible de rester chez lui malgré toutes les aides mises à sa disposition. Sa maladie ne lui permet pas de se mouvoir comme il le voudrait et il ne se déplace qu'a l'aide de son fauteuil roulant.
Vers 7h45, je commence à préparer tout le matériel nécessaire :
- du gel hydro alcoolique
- tabliers jetables
- deux gants de toilette appartenant au résident
- gants de toilettes à usage unique pour la toilette intime
- deux serviettes de toilette, une pour le haut du corps et l'autre pour le bas
- du savon
- un drap, une alaise, une taie d'oreiller
- une bassine pour le corps et une autre pour la toilette intime
- une brosse à dents avec le dentifrice
- du parfum
- un sac poubelle pour l'élimination des déchets
- un spray désinfectant pour la désinfection de la tablette, du matelas et du cadre du lit.
Avant d'entrer dans la chambre, l'aide soignante X et moi nous effectuons un lavage des mains avec la Solution Hydro-Alcoolique (SHA). Cette technique est une alternative au lavage de mains traditionnel et permet d'éviter toute contamination manuporté.
Nous rentrons dans la chambre, j'allume la présence et je demande au résident s'il a eu des selles. S'il y en a, nous devons commencer par le lavage du siège pour éviter toute contamination d'agents pathogènes et pour favoriser le confort du patient.
Monsieur M me répond que non, nous allons donc pouvoir commencer sa toilette.
L'aide soignante X commence par déshabiller le haut du corps puis je commence par lui laver le visage, les bras, les mains, le dos, le torse, l'abdomen, puis nous le séchons et nous lui laissons une serviette sèche pour éviter qu'il ait froid pour la suite de la toilette.
Nous continuons la toilette par les jambes puis les pieds.
Nous allons maintenant réaliser la toilette intime, je nettoie mes mains à l'aide de la solution hydro-alcoolique puis je mets des gants en latex.
Je commence par enlever la protection du résident.
Pour la toilette intime du résident, nous utilisons des gants jetable car cela est plus pratique et plus hygiénique en cas de selles.
Je nettoie le sexe de monsieur M, puis je lui demande de se retourner pour lui nettoyer les fesses. Le fait de se mettre dans cette position lui déclenche des selles liquides. Pris de cours par cette situation, l'aide soignante X par chercher des gants jetables car je n'en avais pas pris assez.
Lorsqu'elle revient, je lui demande si elle peut prendre le relais car je ne me sens pas à l'aise face à cette situation.
Elle commence par se laver les mains avec le SHA, puis prend un gant de lavage et commence par enlever le maximum de selles.
Je constate que l'aide soignante X ne porte pas de gants en latex pour se protéger en cas de risque infectieux, ce qui me m'amène à me poser les questions suivantes :
- le port des gants jetables est-il obligatoire pour la toilette intime d'un patient ?
- quels sont les risques infectieux pour le soignant lors de cette situation ?
Il faut savoir que le risque de transmission d'agents infectieux concerne l'ensemble des germes véhiculés par le sang ou les liquides biologiques du patient.
Nous vivons en symbiose avec une population de plusieurs milliers de milliards de microorganismes vivants (bactéries, virus, champignons) nichés tout le long de notre tube digestif et particulièrement dans notre colon.(1)
Ces microorganismes vivants s'appellent la « microbiote intestinale ». Elle maintient la fonction de la barrière naturelle que sont nos muqueuses. Elle agit contre la colonisation du tube digestif par des germes pathogènes.
Un individu en bonne santé abrite en moyenne 100 milliards de bactéries dans un gramme de selles.
Cependant, il peut arriver que notre flore intestinale se dérègle par notre alimentation ou part transmission manuportée.
Deux grandes bacteries ressortent: escherichia coli et clostridium difficile.
La bactérie clostridium difficile et ses spores se trouvent dans les selles. Les personnes deviennent infectées lorsqu'elles touchent des surfaces contaminées par des selles et qu'elles touchent ensuite leur bouche.
En dehors de l’ingestion d’aliments contaminés, la contamination par escherichia coli peut aussi se produire « par contact avec une personne malade qui excrète la bactérie dans ses selles ». Dans ce cas, la transmission est dite secondaire.(2)
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