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Commerce Équitable

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e Mortagne au perche, une question se pose alors : le commerce équitable à Mortagne et ces alentours, une réalité ?

Pour répondre à cette question nous essayerons dans un premier temps de mieux définir ce qu’est le commerce équitable et de mieux comprendre son fonctionnement, et dans une seconde partie nous verrons l’empreinte qu’il laisse sur le monde et nous répondrons à la problématique grâce aux différentes recherche que nous avons fait dans Mortagne au perche et notamment grâce à notre enquête.

I A 1) Ce que le commerce équitable est aujourd’hui et ces produits.

Ce qui est difficile à comprendre, c’est que dans la physionomie du commerce équitable actuel, certes, il faut changer le commerce mondial mais à l’aide du commerce mondial lui-même, pour reprendre la phrase d’un journaliste anglais à la conférence de Genève en 1964 «Traid, Not aid » (comprenez : du commerce, pas de l’aide) il faut se concentrer sur l’aspect commercial et si un jour peut être, des producteurs du sud pourront se passer de l’aide des pays du nord tout en ayant un revenu acceptable et en ayant un accès au commerce international. Alors ce jour, nous pourrons parler de l’aide apportée. Pour le moment, le commerce équitable est complètement dans cette logique de « Traid, not aid » qui pourrait se traduire en français par le proverbe : « rien ne sert de donner du poisson à quelqu’un qui a faim, mieux vaut lui apprendre à pécher ».

Afin de mieux comprendre le commerce équitable et de savoir où il en est dans sont développement il serais préférable de jeter un coup d’œil à son histoire.

Les premiers pas du commerce équitable datent de l’abolition de l’esclavage, que les anglais furent les premiers à faire en 1834. Bien qu’au début de son immense empire colonial, l’Angleterre possédait déjà des colonies et en profitait pour faire du commerce, le « gendarme des mers » (Surnom de l’Angleterre à l’époque) certifiait alors que ces producteurs bien que noirs n’étaient pas ou plus des esclaves, qu’ils étaient nourris, logés convenablement et même des fois (d’après les colons anglais) rémunérés. Ce commerce s’appelait alors le commerce alternatif ou commerce solidaire. Il n’a cessé de se développer et de changer de forme et a finalement été appelé commerce équitable qu’en 1989. Les premières actions qui se rapprochent le plus du commerce équitable tel que nous le connaissons aujourd’hui (à noter qu’ici il n’était question que de produits artisanaux et non de produits issus de l’agriculture) sont l’œuvre de communautés religieuses nord américaines tel que Ten Thousand Villages. Après la 2nd guerre mondiale ces religieux faisait vivre des paysans de Palestine ou encore d’Haïti en achetant leurs produits artisanaux (des broderies ou encore des sculptures en bois) pour un prix raisonnable et en les revendant aux USA. Oxfam est une organisation, cette fois-ci anglaise, qui au commencement du commerce équitable actuel, dans les années 50 mettait en vente des produits artisanaux fabriqués par des artisans chinois de la province de Hong Kong. A l’époque ces actions de commerce alternatif ou solidaires n’étaient déjà plus des actes isolés, il faut d’ailleurs préciser que depuis l’après guerre (1939-1945) le commerce n’a cessé de se développer. Nos deux organisations en sont la preuve car aujourd’hui, Ten Thousand Villages est devenue une chaîne de magasins spécialisée dans la vente de commerce équitable et compte environ une centaine de magasins à travers tous les Etats-Unis. L’organisation Oxfam est devenue une chaîne de magasins (au niveau mondial) ainsi qu’un label. Voici deux très bons exemples pour nous montrer à quel point le commerce équitable est devenu un commerce à part entière et surtout un commerce qui n’est pas négligeable. En France, le commerce équitable n’a commencé à se développer que grâce à L’abbé Pierre et l’appel aux communes de France en 1971 pour aider les paysans du Bangladesh qui venaient à l’époque de subir de graves inondations. Les actions concernant le commerce équitable ont commencé à se faire ressentir en Europe et aux Etats-Unis à partir de 1964 grâce à la conférence de Genève dont le but était de trouver un moyen pour permettre aux pays en développement et aux pays sous-développés de s’insérer dans l’économie mondiale. Le commerce équitable a alors était vu comme la solution pour permettre le développement économique et social dans certains pays du sud.

Ci-dessous : logo du label Max Havelaar

Un peu plus tard en 1988 Francisco Van Der Hoff (considéré comme un des pères du commerce équitable) créa le premier Label garantissant des produits issus à 100% du commerce équitable, il nomma le labels « Max Havelaar ». L’idée se répandit et l’on vit naître partout en Europe, puis ensuite dans le monde, des labels et des organisations militant pour le commerce équitable. « TransFair » est, par exemple, un label créé en Allemagne en 1993, « Fair Trade » lui fut créé en 1994 en Irlande et enfin en 1997 la plupart des labels créés depuis 1990 et « Max Havelaar » se réunirent et fondèrent « FLO » (FairTrade Labelling Organisation) qui est aujourd’hui au cœur du commerce équitable mondial. Le commerce équitable entrait alors dans une nouvelle ère, l’ère des labels. Comme dit plus haut, le commerce équitable a subi un développement extravagant depuis la seconde guerre mondiale. Il n’empêche qu’il subit une croissance encore plus forte depuis les années 2000, grâce à son arrivée dans les grandes surfaces. La conquête des grandes surfaces par le commerce équitable a eu surtout un avantage, l’avantage que les produits certifiés commerce équitable sont devenus moins chers. Car les grands distributeurs faisaient baisser les prix grâce aux plus grandes quantités qu’ils demandaient aux producteurs et grâce aux marges arrières, le commerce équitable devenait alors plus accessible pour les consommateurs. Ainsi, actuellement un grand nombre de produits issus du commerce équitable sont vendus en grande surface. Le commerce équitable s’est adapté à la consommation de masse (en déplaise à certains et sans doute aux dépens de quelques unes de ces valeurs fondamentales).

|années |Chiffres d’affaire |

| |(en millions d’euros) |

|2001 |248 |

|2002 |300 |

|2003 |554 |

|2004 |831 |

|2005 |1141 |

|2006 |1609 |

|2007 |2300 |

Tableau montrant l’évolution du chiffre d’affaire du commerce équitable dans le monde entre 2001 et 2007. Nous pouvons voir que le développement est rapide et fort, mais par le montant des sommes nous voyons que le marché mondial de l’équitable reste un petit marché.

Dernièrement, en 2010, le commerce équitable, s’est encore plus intégré à la grande distribution, car les marques de distributeurs les plus connus ont presque toutes créées des marques concernant des gammes de produits fabriqués, vendus et importés selon les normes du commerce équitable.

Ci-desous : Logo de la marque équitable de E.Leclerc, Entr’aide.

Les plus connu de ces marques étant « U équitable » pour l’enseigne de « super U », « Entr’aide » pour l’enseigne « E.Leclerc » ou encore monoprix, qui avait été la première grande enseigne de grande surface à commercialiser des produits « Max Havelaar » et qui aujourd’hui vend dans ces rayons plus de 1000 produits équitables commercialisés sous les marques monoprix vert ou encore monoprix

bio. Il faut préciser que pour les produits vendus sous des marques de distributeurs en grande surface et dits commerce équitable, les enseignes font souvent appellent à des marques en nom collectif (label) tel que « Alter éco » ou « Max havelaar ». A l’exception de certains produits issus de coopérative qui bien qu’étant labellisés sont en plus sponsorisés par la marque distributeur, mais cela ne va, aux dire de critiques, pas au-delà de la simple opération de marketing, de publicité et de communication. Avec ces nouvelles marques des grandes enseignes, Le commerce équitable est donc encore plus accessible et ses produits sont devenus des produits on ne peut plus communs dans nos vies.

Aujourd’hui le café, le cacao et le thé sont respectivement les 3 produits les plus vendus en commerce équitable. Or durant après la guerre le commerce équitable ne concernait que des produits artisanaux (jouets en bois, sculptures, poteries ou encore vanneries) ce n’est qu’avec les premiers labels qu’il c’est réellement intéressé aux produits alimentaires. Il s’est développé et aujourd’hui il nous offre un large choix de toutes sortes de nourritures et de boissons (apéritifs, épices, fruits, thé cacao…), de décoration et d’intérieur en générale (de la salle de bain à la cuisine) et même de vêtements. Ceci témoigne bien d’une croissance

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