L'analyse De Kaldor
Compte Rendu : L'analyse De Kaldor. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresla substituabilité des facteurs de production Le modèle malthusien va arriver au même résultat en ajustant le taux naturel de croissance Le modèle néo-cambridgien quant à lui fera varier la propension à épargner. C’est dans le cadre de ce dernier modèle que se situe l’analyse de Kaldor
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C. Ouverture sur le sujet
Nicholas Kaldor part de l’idée que la flexibilité de la propension à épargner permet de parvenir à la croissance équilibrée de plein emploi. Il essaye dans « A Model of Economic Growth » paru dans l’Economic Journal en 1967 de prolonger l’idée de Kalecki selon laquelle la structure de la répartition agit sur la flexibilité de la propension à épargner.
Partie II : l’Analyse de Kaldor
A. Existence d’une croissance équilibrée de plein emploi
a. Répartition du revenu N. Kaldor met en évidence deux groupes d’agents dans l’économie, se partageant le revenu national et n’ayant pas les mêmes comportements. D’un côté, les capitalistes, propriétaires du capital, ils sont rémunérés grâce aux profits (P) qu’ils réalisent. De l’autre côté, les travailleurs qui touchent des salaires (W) contre la mise à disposition de leur force de travail au service des capitalistes. L’objectif de N. Kaldor est de démontrer que la stabilité de la croissance équilibrée de plein emploi est possible dès qu’il existe un mécanisme d’ajustement de la propension moyenne à épargner. Celle-ci n’est plus une donnée exogène, mais une variable endogène du modèle. L’épargne de la collectivité (S) est la somme des épargnes des deux classes sociales Sw et Sp. La fonction d’épargne s’écrit :
S = s wW + s p P
W et P représentent respectivement la masse salariale et la masse des profits, sw et sp étant respectivement la propension moyenne à épargner des salariés et la propension moyenne à épargner des capitalistes. N. Kaldor retient l’hypothèse : 0 ≤ sw ≤ sp ≤ 1
L’idée est que les capitalistes, riches, épargnent plus que les salariés, pauvres. Le revenu national s’écrit : on en déduit :
Y=W+P W=Y–P
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Par substitution dans la fonction d’épargne, on obtient :
S = sw(Y – P) + spP = s wY + s p P - s wP = swY + (sp - sw ) P
On divise par Y, on obtient:
s = S/Y = sw + (sp - sw ) P/Y
s est la propension à épargner de la collectivité, elle varie en fonction des conditions de la
répartition du revenu national, et plus précisément, en fonction de la part des profits dans le revenu national, qui est formulée comme suit :
P/Y = (s - sw) / ( sp - sw)
(1)
b. La croissance équilibrée de plein emploi On sait bien, d’après le modèle de base de Harrod, que pour qu’il y ait croissance équilibrée de plein emploi, il faut que s/v = n avec v = K/Y l’intensité capitalistique, et n le taux de croissance naturelle de la population.
(1) devient :
P/Y = (nv - sw) / ( sp - sw)
P/Y est la répartition du revenu qui réalise la croissance équilibrée de plein emploi. Cette valeur du taux de profit est unique pour sw et sp données.
On sait que
P/K = P/Y*Y/K avec Y/K = 1/v
N. Kaldor ajoute la contrainte : 0 ≤ P/Y ≤ 1, ce qui équivaut à : 0 ≤ P/K*K/Y ≤ 1 Ou encore 0 ≤ [(n - sw/v) / ( sp - sw)]v ≤ 1
0 ≤ (nv - sw) / ( sp - sw) ≤ 1 0 ≤ nv - sw ≤ sp - sw
D’où :
sw ≤ s ≤ sp
La propension moyenne à épargner de la collectivité compatible avec la croissance équilibrée de plein emploi est comprise entre la propension à épargner des salariés et la
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propension à épargner des capitalistes, l’écart entre sw et sp détermine la plage des valeurs possibles de s, la condition d’équilibre est donc assouplie.
Dans le cas particulier où la propension à épargner des travailleurs sw est négligeable, quand la propension à épargner des capitalistes sp augmente, la part de leur profit dans le revenu national baisse, et inversement, quand la propension à épargner des capitalistes sp baisse, la part de leur profit dans le revenu national augmente. Kalecki dit à se propos « Alors que les travailleurs dépensent ce qu’ils gagnent, les capitalistes gagnent ce qu’ils dépensent». Dans le cas limite où sw = 0 et sp=1, l’intégralité des profits est réinvestie , P/K = n on retrouve la règle d’or d’accumulation.
B. Stabilité de la croissance équilibrée de plein emploi
N. Kaldor a trouvé s = sw + (sp - sw ) P/Y, le taux d’épargne est une fonction croissante de la part des profits dans le revenu national, cette relation croissante est due à l’hypothèse retenue dès le début, à savoir, sw ≤ sp. Par conséquent, le taux de croissance garanti s/v est également une fonction croissante du taux de profit. L’équilibre étant l’égalité entre taux de croissance garantie et taux de croissance naturelle qui permet de maintenir l’équilibre sur le marché de travail. Taux de croissance
gw = s/v
A
n
sp - sw sw/v
Taux de profit ( P/Y)2 ( P/Y)* ( P/Y)1
Le point d’équilibre A détermine une valeur du taux de profit (ou une structure du revenu national) qui autorise l’obtention d’un régime de croissance équilibrée de plein emploi.
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N. Kaldor montre que cet équilibre est stable en étudiant deux situations : • • Un taux de profit (P/Y)1 supérieur au taux de profit d’équilibre (P/Y)*. Un taux de profit (P/Y)2 inférieur au taux de profit d’équilibre (P/Y)*.
a. n < s/v Si l’économie se développe à un taux de croissance garanti qui est supérieur au taux naturel, il y aura une pénurie croissante de la force de travail, les salaires augmenteront progressivement, ce qui réduira le taux de profit de (P/Y)1 à (P/Y)*, les capitalistes épargneront moins, ce qui ramène s/v au niveau de n. En cas d’excès d’offre sur le marché des biens, les prix tendront à baisser provoquant ainsi la hausse des salaires réels et la baisse du taux de profit, et in fine la réduction de la propension moyenne à épargner jusqu’à ce que l’on retrouve l’égalité s/v = n .
b. n > s/v Il y a excès de la demande sur le marché des biens et excès d’offre sur le marché de travail, les prix des biens augmentent, les salaires réels baissent, les capitalistes, suite à l’amélioration de leurs profits, épargneront plus tirant s, et par la suite, s/v vers le haut jusqu’au niveau de n. Il est à noter que la stabilité de cet équilibre est rendue possible grâce à l’hypothèse retenue par N. Kaldor (sw ≤ sp), c’est ainsi que le coefficient directeur sp - sw de la droite représentative du taux de croissance garantie est positif, le contraire, en l’occurrence , une droite décroissante aurait amené à un équilibre instable; une fois écarté de cet équilibre, on ne peut y retourner, l’écart ne va que s’accentuer. N. Kaldor définit le coefficient 1/( sp - sw) comme le coefficient de sensibilité de la répartition du revenu.
C. Taux de profit et fonction de progrès technique
N. Kaldor refuse d'utiliser la fonction de production traditionnelle: le progrès technique ne peut être dissocié à l'accumulation du capital. L'évolution historique montre la croissance simultanée de la production par tête et du capital par tête. Kaldor pense donc que le taux de croissance de la production par tête est fonction croissante du taux de croissance du capital par tête.
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Ceci se traduit par l'équation:
, 1 ) , dq ) &, 1 ) , dk )# * ' - * ' = h - $* ' - * '! * q ' dt %+ k ( + dt (" + ( + (
(1/q)*(dq/dt)
P
4 5’ h*[(1/k)*(dk/dt)]
, 1 ) , dq ) &, 1 ) , dk )# L'économie tendrait vers la situation représentée par P où * ' - * ' = h - $* ' - * '! . * q ' dt %+ k ( + dt (" + ( + (
A gauche de P, les entrepreneurs sont poussés à investir comme les recettes croissent plus vite que les dépenses en capital à engager k. L'inverse apparaîtrait à droite de P. La stabilité de P assure ainsi l'égalité du taux de croissance de la production et du capital.
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