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Le luxe : analyse technologie textile

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Par   •  5 Mars 2016  •  Dissertation  •  2 089 Mots (9 Pages)  •  1 519 Vues

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LE LUXE

Matières nobles et conception de hautes factures, tels sont les maitres mots du Luxe, de la haute couture. Malgré la crise aujourd’hui, le luxe est une niche pour les entreprises textiles françaises grâce notamment à leurs nombreux savoirs faires acquis durant l’époque prospère du textile.  De ce fait, les entreprises et créateurs sont toujours plus exigeants sur la qualité et la rareté des matériaux utilisés. Savoir-faire et tradition est alors gage de qualité. De ce riche héritage en découle un univers, des symboles qui participent en enrichir l’image du luxe. Alors, le luxe dans sa quête continuelle du plus n’a pour autant pas oubliée les classiques. Cependant, l’arrivé de nouvelles matières et techniques bouleversent, réinterprètent  et s’inspirent de ces traditions.

Le pied de poule est un motif créer par la réalisation d’un tissu bicolore ayant une armure toile ou sergé. Cet effet de carreaux légèrement étirés est dû à l’alternance des couleurs dans la chaine et la trame. Ce tweed importé d’Ecosse est démocratisé par Coco Chanel dans les années 50 deviens un classique des maisons de haute couture parisienne comme Sonia Rykiel mais aussi comme nous pouvons le remarquer dans le document 2 au sein de la maison Dior. Il se décline également en pied de coq qui est plus grand et aussi en un tissu appelé pépita qui lui ressemble au pied de poule mais est plus fin et petit.  Ce motif emblématique de la maison Dior devient alors représentatif du chic et de la bourgeoisie.  John Galliano directeur artistique à l’époque de la maison Dior, pour la collection automne/hiver 2002 2003 rend hommage à cet imprimé pied de poule cher à Monsieur Dior. En effet, Galliano s’est amusé à détourner le pied de poule en créant une robe entièrement en peau de pattes de poulets. Le cuir de volaille se trouvant seulement sur ces pattes, celui est habituellement utilisé pour la confection de bracelet de montre de luxe. Ainsi ici, différentes peaux ont été assemblées pour créer cette robe. De plus, on remarque un effet lumineux et brillant qui peut faire penser à l’application d’un vernis  sur le cuir. Ce cuir exotique possède un motif du derme très irrégulier qui peut faire penser à celui d’alligator. Mais peuvent aussi être tannées les pattes d’émeu, d’autruche, de dinde … De nombreuses peaux de différentes espèces peuvent être tannées (le crapaud, le chamois, l’alligator …)  Cependant ces cuirs dit « exotiques » pour la majeurs partis d’entre eux proviennent d’espèce protégées. Ainsi, ces cuirs deviennent rares et représente l’idée du luxe. Le galuchat est réputé pour être l’un des cuirs le plus dur à  travailler en raison de ces écailles bombés. Cela fait de ce poisson cartilagineux (raie ou requin) au grain perlé un des cuirs les plus cher et plus précieux. Il est d’ailleurs également possible de réaliser un cuir à partir de la peau d’esturgeon. Toutefois le tannage de peau est une opération qui permet de réaliser  une importante plus-value sur la matière première qui dans certains cas et simplement inutilisés comme pour la plupart des pattes de poulets. Pour cela, le designer Stiven Kerestegian récupère chez les producteurs de saumons les peaux de ceux-ci pour une somme dérisoire puis les tannes et les revends au marché du cuir haut de gamme. Cette matière considérée comme un déchet  prend une tout autre forme et est alors valorisée.  Des tanneries françaises subsistent encore et sont gages de qualités. En  effet,  la tannerie Gal situé à Bellac conserve les anciennes traditions du tannage à l’écorce de chêne fait alors artisanalement. De nombreux clients du luxe leurs font appels comme la sellière Hermès. De plus, il ne faut pas oublier la tradition du cuir au Pays Basque qui recèle encore quelques entreprises travaillant le cuir comme la tannerie Carriat à Espelette. Cette tannerie ne tanne pas le cuir mais le fini. C’est-à-dire, que les cuirs vont passer dans un foulon, teints, séchés et finis artisanalement. Le cuir se vend alors entre 70 et 120 euro du mètre carré.

On peut appliquer au jour d’aujourd’hui de plus en plus d’ennoblissement au cuir. En effet, le cuir peut être support à l’impression jet d’encre, avoir une finition métallisé… mais il peut être aussi frappé ce qui m’a fait penser au document 3, la « tapisserie » en béton d’Eric Barett. Ces panneaux de béton coulés font apparaitre un motif en bas-relief. Le béton est ici mis en valeur au même titre qu’une tapisserie par un effet de surface de haute facture. Le béton peut être poli, sablé … et n’est plus considéré comme le simple revêtement des habitations HLM. Ainsi sa finition murale reliéfé lui procure une esthétique raffinée peu habituelle. En outre, la technique du frappage consiste à écraser la fibre à chaud sur quelques endroits du tissu. Pour cela, un cylindre gravé est chauffé puis passe le tissu.  Cet apprêt en dehors des matières textiles avec de l’épaisseur comme le cuir et le velours, est seulement réalisable sur une fibre synthétique. Ainsi la fibre écrasée à chaud aura de la brillance. Dès lors  le motif monochrome apparait par un jeu de lumière. Cette technique réalisée sur le cuir lui ajoute un relief ressemblant aussi à du gaufrage. Ainsi une peau de vache peut ce transformé en peau de crocodiles avec cette technique par un effet trompe l’œil. Idem pour le velours. Celui-ci peut être frappé par pressage et gaufrage ce qui lui procure un dessin en trois dimensions. Les velours frappés étant un tissu lourd est beaucoup utilisé dans la tapisserie d’ameublement.  Moins couteux le flocage procure lui aussi un effet velours reliéfé. En effet, sur une étoffe lambda l’on peut disposer des fibres courtes suivant un motif désiré en relief. Pour réaliser un flocage, une colle est déposée au préalable à l’aide d’un cylindre gravé sur un textile puis une multitude de fibres courtes collées. Pour cela elles sont électrisées au-dessus du textile pour que les fibres tombent droites. Les entreprises d’impressions et d’ennoblissements textiles Vianney située à la tour du pin et les soieries Roger Cheval à saint Symphorien d’Ozon réalisent divers flocages sur étoffes. Pour une étoffe plus légère, il est possible aussi de réaliser un dévoré. Le dévoré va venir par l’application d’une pate comme l’indique son nom dévoré la matière au endroit où cette pate est déposée. Ainsi, si l’étoffe se compose d’uniquement une seule matière, le textile obtenu sera ajouré. Mais si l’étoffe se compose de deux matières différentes, le textile obtenu sera reliéfé et bi matière. En effet, le dévoré aura rongé une seule matière préalablement défini ce qui laissera apparaitre uniquement l’autre matière restante.   Plus récemment l’arrivée des pates gonflantes permet aussi de créer un relief sur des tissus d’ordinaire plat. Celles-ci sont appliquées comme une impression au cylindre ou encore au cadre plat.  On assiste aussi dernièrement à l’expansion  du laser. Le laser dans l’ennoblissement textile prend de plus en plus d’importance. En effet, beaucoup d’utilisation lui sont conférées. Il peut être utilisé pour de l’ajourage. C’est-à-dire à la découpe précise de différents textiles. Mais sert aussi à graver des motifs sur textile en lui procurant plus ou moins de relief. En effet, cette technique est de plus en plus utilisée dans les entreprises de denim et de confection de jeans. Le laser permet de remplacer en partie l’opération de sablage.  Néanmoins le relief d’une étoffe ne se détermine pas forcement lors d’un ennoblissement. En effet, on peut remarquer qu’Eric Barett s’est inspiré des reliefs subtils que peuvent procurer les tissus brochés. De la matière est ajoutée à certains endroits dans la largeur. Ainsi, un broché est un tissu dont les motifs sont créés par des fils de trames supplémentaires qui n’apparaissent qu’au moment du motif. Il fait alors apparaitre le motif en relief. Le tissu ne peut être réalisé sur un métier jacquard ordinaire. Il doit disposer d’un métier avec un battant brocheur. On utilise cette technique surtout pour les rubans avec un motif jacquard. Cependant, de moins en moins d’entreprises confectionnent des tissus brochés « véritables » puisqu’il faut disposer d’un métier spécifique. Néanmoins, il peut y avoir une alternative qui est le jacquard en lancé découpé. Celui-ci consiste à ne lier la trame que lorsque le motif apparait. C’est-à-dire que la couleur de trame qui ne travaille pas n’est pas liée dans le fond. Il est alors laissé en flotté. Tous ces flottés sont ensuite rasés c’est pourquoi la contrainte majeure du lancer découpé est qu’il faut lors du dessin laissé un flotté de minimum deux centimètres entre chaque armure de la trame pour que le tissu puisse se raser correctement. De plus cette technique sur un fond léger comme par exemple un fond mousseline se confronte à des problèmes d’embuvage. De plus en plus de soierie utilise cette technique appréciée aujourd’hui car elle permet de réaliser des tissus avec un nombre de couleurs élevés tout en gardant une main souple au tissu.

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