Mallarmé

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- Confiance mise dans les seules valeurs esthétiques, foi dans l'art, religion de la solitude du poète

- Valéry ≠ Mallarmé qui a fait de l’écriture et le souci de l’art ses raisons de vivre. Engagé dans la création du langage poétique et peut-être de tout langage.

- L'influence de Mallarmé est devenue l'influence d'une théorie et d'une méthode

- Le manque de cohérence des textes, un souci tout autre que logique, rendent les méditations de Mallarmé peu réductibles à l'unité et à la simplicité d'une doctrine

- Mallarmé croit à l'existence de deux langages, l'un essentiel, l'autre brut et immédiat

Langage essentiel : réduit à l’Essence : « Le mot n'a de sens que s'il nous débarrasse de l'objet qu'il nomme. Dans le langage authentique, la parole a une fonction, non seulement représentative, mais destructive. Elle fait disparaître, elle rend l'objet absent. »

L’absence de l’objet REALITE (Le Mot, évasif, laisse une kyrielle de choix de sens, donc tous ses sens possibles).

Destruction du sens abstrait pour laisser un choix infini de sens des mots

- Contradiction : absence du sens abstrait le mot devient une image représentative, une allégorie simple et solide le sens abstrait, sens 1er est retrouvé.

- IMPRESSIONNISME mais sans peindre la nature !!! Mallarmé dit « Allusion, suggestion. Parler n'a trait à la réalité des choses que commercialement en littérature, cela se contente d'y faire une allusion ou de distraire leur qualité qu'incorporera quelque idée. »

L’objet qu’il souhaite peindre est TRANSPOSÉ, suggéré.

- Langage essentiel est poétique « Dans le genre appelé prose il y a des vers quelquefois admirables, de tous rythmes ... Toutes les fois qu'il y a un effort au style, il y a versification »

- Poésie ±= MUSIQUE : le mot répond parfois à une attente, une absence (un rejet, un enjambement) et clôture le rythme.

Mot peut aussi se rendre vain et donner par sa présence le sentiment de son propre manque.

- Mots pourraient être du silence : « Évoquer l'objet tu, par des mots allusifs, se réduisant à du silence égal, comporte tentative proche de créer. »

« Je me figure, par un indéracinable préjugé d'écrivain, que rien ne demeurera sans être proféré » Mais tout dire, c'est aussi tout réduire à rien, et ainsi, possibilité de se résorber dans le vide qu'elle a appelé.

Tout proférer, c'est aussi proférer le silence.

«Je préfère selon mon goût, une page blanche, un dessin espacé de virgules ou de points et leurs combinaisons secondaires, imitant, nue, la mélodie » dernier vestige d'un langage qui s'efface, emblème matériel d'un silence.

- Ce silence ouvre les champs de possibilité et libère l’écriture (multitude de sens, sens créé par le poète)

- Mallarmé a toujours prétendu rapprocher le langage essentiel et l'écrit.

Pouvoir infini de créer le vide et de se situer dans un manque

Conscience incarnée, réduite à la forme matérielle des mots, à leur sonorité, à leur vie

Ouverture d’une voie vers le fond obscur des choses.