Smith Ses Spé

apparaît ensuite que la division du travail est également conditionnée par l’extension des marchés. Lorsque Smith écrit : «Si le marché est très petit, personne ne sera encouragé à s’adonner entièrement à une seule occupation», il explique que comme c’est l’échange qui entraîne la division du travail, le développement de celle-ci peut se heurter à l’insuffisance de la taille du marché. Lorsque le marché est de dimension trop réduite, la division du travail devient inefficace « faute de pouvoir trouver à échanger tout le surplus du produit de son travail qui excèdera sa propre consommation». A l’inverse, plus la taille du marché s’accroît, plus les individus sont incités à se spécialiser car cette extension favorise la multiplication des transactions de sorte que la satisfaction de leurs besoins qui dépend de plus en plus des autres. Donc, pour Smith, pour que la division du travail s’accroisse, le développement du marché devient nécessaire car il facilite la rencontre et la satisfaction des intérêts particuliers et compatibles d’individus de plus en plus spécialisés et dépendants des autres : il se produit un cercle vertueux où l’extension du marché, en stimulant la demande, justifie la spécialisation de la production et le développement de la division du travail. 2) « …elles donnent un grand encouragement à leur industrie respective. » Le « grand encouragement » évoqué ici par Smith signifie que les industries des deux villes nommées, Calcutta et Londres, bénéficient du fait des moyens de transport maritime à leur disposition d’une importante extension de débouchés. L’extension des marchés induite pousse à développer la division du travail par une spécialisation de plus en plus poussée de leurs activités. Comme l’a démontré Smith dans l’exemple de la manufacture l’épingles, une

division du travail plus poussée génère des gains de productivité considérables et permet de satisfaire une demande plus importante. Au final, les industries engagées dans ce processus vont concourir à créer un volume croissant richesse. Par cette démonstration Smith identifie les causes de la richesse des nations, on parlerait aujourd’hui de valeur ajoutée et de croissance économique. L’argument ici développé par Smith apparaît parfaitement cohérent avec son analyse des flux commerciaux qualifiée de théorie des avantages absolus qui sera ensuite repensée par Ricardo sous le nom de théorie des avantages comparatifs. 3) La diversification actuelle de la demande est-elle incompatible avec l’extension des marchés des entreprises. Plusieurs lectures de cette évolution sont possibles. D’un premier point de vu, il apparaît que la diversification de la demande concoure à limiter l’extension du marché des entreprises pour un produit donné. L’exemple de l’industrie automobile développé par le document 2 montre en effet que les attentes de la clientèle ont évolué vers la recherche d’une différenciation et d’une personnalisation de plus en plus marquée dans leur consommation du bien « voiture ». L’époque de la production de type fordiste, s’appuyant sur une large standardisation des produits est bien révolue en ce qui concerne le marché de l’automobile. Les constructeurs ne peuvent plus depuis longtemps miser sur une gamme réduite installée pour de nombreuses années. D’un autre point de vu, on constate que les industriels on su s’adapter à cette nouvelle contrainte de plusieurs façons. En réalité la fin de la standardisation est davantage une réalité commerciale qu’une réalité industrielle. Chaque groupe automobile a développé ses stratégies pour préserver les avantages de la grande série tout en proposant une offre de plus en plus diversifiée. Ainsi, des modèles a priori différents dans un même groupe sont en réalité composés