Étude De Cas
Compte Rendu : Étude De Cas. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoireserge, 27 ans est né le 4 novembre 1983
Madame C a travaillé comme employée de maison de retraite jusqu’en 1995, puis subi une période de chômage et part en retraite.
Elle habite dans le Nord.
Monsieur B a été en prison de 1990 à 1996 pour meurtre alors qu’il était attaqué dans son épicerie. Retraité, il vit dans le sud.
Serge est donc le dernier d’une fratrie de 4 enfants, issus d’une famille recomposée.
Eléments biographiques
A l’âge de 3 ans Serge présente des troubles de comportement à la maternelle, peu après la séparation de ses parents : violences physiques envers les autres enfants et les enseignants.
Il sera exclu à 5 ans et suivi en Centre Médicaux-Psychopédagogique (CMPP) sur le lieu de résidence de la mère. Orienté à 7 ans dans une classe « SEES » (Section d’Education et d’Enseignement Spécialisé), il y reste deux mois, puis retourne vivre chez sa mère sans scolarisation pendant 2 ans.
A cette époque, il rend visite à son père incarcéré. La famille lui dit qu’il est gardien de prison.
A l’âge de 9ans, il entre en « famille thérapeutique ». Etaient décrits alors des troubles du caractère et du comportement : grande intolérance aux frustrations, propos crus. De plus, les relations de Serge à sa mère sont décrites comme symbiotiques. Ce jeune garçon accepte très mal d’être séparé d’elle. Le tableau se révèle être en fait une psychose selon ce qui est décrit dans le dossier de son ancien établissement.
Une scolarisation progressive est alors tentée avec l’aide d’une institution spécialisée collaborant avec la famille thérapeutique, puis en Institut Médicaux éducatif (IME) puis en Classe d’Inclusion Scolaire (CLISS). Serge obtiendra quelques acquis en écriture, lecture et calcul.
En 1995, à l’âge de 11 ans est diagnostiquée une tumeur au cerveau (temporale droite) qui nécessite trois interventions chirurgicales (ablation de l’hippocampe). Serge récupère mais s’avère incapable de reprendre une scolarité.
En 1999, suite à la fermeture de cet établissement spécialisé, Serge est orienté, à 15 ans en HP Adulte en région parisienne, une prise en charge s’est organisée avec un HP de jour. Sa mère ne souhaite pas l’accueillir chez elle. Serge est corpulent avec une présentation déficitaire: Expression bébé, bavant, prostré, isolé. Madame vient lui rendre visite une fois par semaine. Les relations avec son père sont rares.
Serge va régulièrement aux activités de l’hôpital de jour avec des effets bénéfiques. Il a développé des acquis et pris de l’assurance, posant maintenant les problèmes d’une énergie à canaliser et d’un comportement transgressif.
Un soutien est alors apporté par un organisme extérieur avec un éducateur spécialisé à raison de deux après- midi par semaine pour compléter la prise en charge à l’hôpital de jour. Cet éducateur spécialisé travaille sur la socialisation avec d’autres adultes handicapés.
Cependant Serge a de grandes difficultés à vivre en collectivité et dans les activités proposées en réclamant trop d’attention personnalisée.
Plusieurs tentatives d’orientations dans d’autres structures n’ont pas aboutis.
A son arrivée dans la structure, les axes du projet pour Serge sont :
* Intégrer Serge progressivement à la vie de groupe en Repérant ses difficultés à le supporter
* Canaliser sa violence
* Accompagner Serge dans ses relations avec sa mère
Depuis son accueil dans l’établissement en 2009, l’accompagnement de Serge s’est toujours révélé compliqué. En effet, ses troubles du comportement sont multiples et viennent percuter en permanence le déroulement de sa vie et celle du groupe.
Il est sujet à de multiples attitudes de blocage qui entraînent un repli sur lui-même. Par exemple, nous étions partis avec tout le groupe pour pique niquer. Chacun s’installe selon son envie, soit sur des bancs, soit sur de grands draps posés sur la pelouse. Le repas se passe très bien et le groupe exprime son contentement d’avoir passé une belle journée. Au moment de partir, tous se dirige vers le véhicule et s’installe. Tous sauf Serge qui n’a pas quitté sa place. Il ne parle pas mais s’agace vite lorsque nous lui demandons ce qui lui arrive. Il lui faudra une demi-heure pour accepter de repartir avec nous. Le soir, il nous expliquera après une longue discussion, qu’il souhaitait s’assoir à côté d’un certain résident. Serge a eu beaucoup de difficultés à exprimer ce qui le dérangeait, ce qui, de plus, a entrainé une paralysie de l’ensemble du groupe lors de cette activité.
Quand il n’est pas dans cette position de blocage, serge est très demandeur de relations envers l’équipe et le groupe des résidents et se révèle alors très envahissant. Il est en grande proximité et sollicite beaucoup le contact physique ; il « colle » littéralement l’autre ce qui crée beaucoup de tensions au sein du groupe de vie.
En outre, c’est un jeune homme qui peut se montrer agréable, de bonne humeur et curieux des choses qui l’entourent. Cependant, il peut changer rapidement d’attitude et faire preuves de violence physiques et verbales. Ses comportements sont vraiment problématiques. Les autres résidents ont peur de lui et certains le fuient dès qu’il apparait. Il leur éteint la télévision, les agresse physiquement, gifle le personnel et n’entend pas ce qu’on lui demande.
Même si je constate avec l’équipe une évolution positive depuis son arrivé dans le groupe, l’accompagnement de Serge demeure compliqué pour l’équipe et pour la vie sociale du groupe.
Pourquoi le choix de ce sujet et les questions qu’il soulève
D’emblé, l’arrivé de Serge change littéralement l’ambiance du groupe, il est à la fois en recherche constante de relation à l’autre, en même temps dans des attitudes dites « provocatrices ». Sont comportement devient rapidement difficile à vivre pour les autres résidents et souvent incompréhensible pour moi et l’équipe. Serge devient alors le cas à part dont on parle à toutes les réunions. Même si toute l’équipe est consciente de sa souffrance et de ses difficultés, il est dit que son comportement est incompatible avec une vie de groupe et que son accompagnement demande à l’équipe une extrême patience. Certains de mes collègues considèrent qu’il n’a pas sa place sur ce pavillon et souhaiteraient sa réorientation. Je considère au contraire que son accueil au sein de notre pavillon permettra à Serge de dépasser en partie ses difficultés et d’occuper une place qui serait la sienne.
La complexité de cette situation conduit à me poser des questions sur les interactions entre sa maladie et sont histoire. En effet Serge souffre d’une Psychose et la structure familiale est complexe ; quels sont alors les impacts de sa maladie psychiatrique dans son histoire familiale ? Et quels sont les effets de son histoire sur sa structuration mentale et affective ? Comment a-t-il compris son accueil en Dordogne, loin de sa mère et de son ancien établissement ?
A son arrivée dans l’institution, comment les liens avec sa famille ont été maintenus ? Quelles sont les effets positifs ou pas dans l’accompagnement au quotidien de Serge ? Que signifie cette notion de contenance en MSMM et quels peuvent être les effets sur sa santé mentale ?
Dans cette étude de cas, je présenterai dans un premier temps, les relations que Serge entretien avec sa famille. Je tenterai de décrypter les interactions entre sa maladie et son histoire familiale et le travail possible pour accompagner Serge dans ses relations avec sa mère.
J’expliquerai ensuite sa vie au quotidien et la manière dont il vit son accueil. L’étude se portera également sur les comportements de Serge dans l’institution, dans différents domaines, tels que ses relations avec les autres résidents, avec le personnel d’encadrement ainsi que lors des activités. Puis, j’aborderai l’accompagnement éducatif mis en place ainsi que les orientations envisagées.
Relations avec la famille
En parcourant son histoire on peut d’emblé faire le constat que, hormis avec sa mère, Serge n’a plus de contact avec sa famille depuis plusieurs années. Son père, habite dans le Sud de la France et n’a plus de contact avec lui. Selon le dossier, Serge n’a jamais vécu avec lui. Il n’a plus de lien avec Marie, Sylvie et Franck. Il semble donc que la structure familiale se soit éclatée. Je ne sais pas si la maladie de Serge a pu être la cause de la séparation de ses parents mais il faut noter que l’apparition de ses symptômes est apparue peu de temps après leur séparation. On s’aperçoit donc que
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