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A travers les murs - Eyal Weizman - analyse

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Par   •  16 Avril 2016  •  Fiche de lecture  •  2 233 Mots (9 Pages)  •  1 543 Vues

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Devoir Maison - Fiche de lecture

Eyal Weizman, A travers des murs,

L’architecture de la nouvelle guerre urbaine

  1. Présenter Eyal Weizman ( … /1pt)

        Né le 26 juillet 1970 à Haïfa, Eyal Weizman est un architecte israélien. Il a fait ses études à l’Architectural Association School of Architecture de Londres, puis un doctorat d’architecture au London Consortium du Birkbeck College. Il devient professeur d’architecture à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne. En 2007, il créer avec les architectes Alessandro Petti et Sandi Hilal le Decolonizing Architecture Institute (DAi). Aujourd’hui basé entre Londres et Tel-Aviv, il dirige désormais le Centre pour la recherche en architecture du Goldsmiths College de Londres.  Conférencier reconnu dans le monde entier, il travaille également pour l’organisation des droits humains (ONG).

        Il publie des ouvrages critiques sur l’architecture israélienne contemporaine et sur le rapport entre architecture et occupation, notamment en Cisjordanie. Mais il écrit également pour la presse, comme à Cabinet Magazine (New York).

  1. Expliquer le titre de l’ouvrage. Comment l’espace y est-il conçu ? ( … /2pts)

        « A travers les murs » est un titre qui interroge différentes strates de notre réflexion. Dans un premier lieu, il concerne l’aspect purement philosophique de celle-ci. Sans nous plonger dans le livre nous avons déjà une image de construction et de déconstruction. Puis avec l’analyse littéraire, on comprend qu’il s’agit bien de repenser la perception de l’espace, de la déconstruction pour créer de nouveaux chemins et passer à travers les murs au sens propre. Cette théorie est appliquée à une stratégie militaire : c’est la deuxième strate qui est abordée.  Cet aspect militaire nous amène à parler de guerre et de destruction. Une fois encore, « à travers les murs » peut être pris au sens propre du terme, puisque la stratégie envisager serait de détruire les conventions des espaces et des leur fonctionnalités, pour en fabriquer de nouvelles, créer de nouveaux chemins, en passant à travers les obstacles, à travers les murs, les plafonds. Cela en oubliant les traditionnelles portes, fenêtres et rues. De manière plus philosophique, on peut penser que l’auteur, pour s’exprimer de manière si pointu sur la stratégie militaire, a dû lui même franchir des murs, des obstacles, tel que le secret militaire. On peut donc dire que l’auteur conçoit l’espace comme transformation de sa perception, basé sur sa construction, destruction et re-conception.

  1. Qu’est-ce que la technique de « l’essaimage » ? Pour répondre, faîtes un résumé des principaux points abordés dans le 1er chapitre du livre ( … /2pts)

        La technique de «l’essaimage » est une nouvelle conception d’une doctrine militaire stratégique israélienne, issue d’un rapport renouvelé à l’espace urbain. La concept premier de cette doctrine était fondé sur la linéarité des structures. Le paradigme de linéarité militaire a évolué vers celui de la non-linéarité, aboutissant à la technique de « l’essaimage ».

        Définissons d’abord la linéarité pour comprendre le principe de « l’essaimage ».  Ils évoluent tout deux selon trois strates : « termes spatiaux », « termes organisationnels » et « termes temporels ».

        En termes spatiaux, la linéarité base les opérations sur une géométrie « déterminée par des obstacles ». Autrement du elles prennent comptes des conventions que sont les frontières, les rues, les fleuves, toute chose qui peut se dresser comme obstacle. Donc le concept de non-linéarité tendrait à faire fit de ses obstacles, les traverser plutôt que les contourner, modifier leur fonction d’origine.

        En termes organisationnels, la vision linéaire voudrait, dans le domaine militaire, que la chaine de commandement s’organise en échelle, en échelons à gravir pour relayer une information ou un ordre. L’organisation non-linéaire ne serait pas centrée autour d’un point mais autour d’une multitude, formant de petites unités indépendantes, voire « autarciques » (pour reprendre l’expression de Simon Naveh). Ces unités pourraient dialoguer entre elles, communiquer, créer une organisation et une coordination relationnelle et non point physique.  

        En termes temporels, la « tradition » militaire voulait que les différentes étapes d’une mission soient ordonnées selon un timing préalablement conçu. Une étape devait être remplie pour passer à la suivante et ainsi compléter la mission ; il y a un « plan » à suivre. Dans la théorie de non-linéarité, les actions peuvent être menées en simultanée, si elles restent connectées, elles ne se prédéfinissent pas les unes par les autres.

        On peut donc penser que les actions non-linéaires possèdent une forme d’indépendance dans leurs mouvements, d’affranchissement des contraintes, tout en créant un réseau étendu, aux multiples « têtes ».  Ainsi Weizman compare cette tactique de non-linéarité avec les agissements d’ « un essaim » (réfère au monde animal, aux colonies d’insectes). Un essaim est composé de multiples individus, rassemblés dont l’étendue et la forme peu changer selon la tactique choisie, agissant simultanément est de différentes manières dans un même but. D’où le principe d’ « essaimage ».

  1. Qu’est-ce que la « géométrie urbaine inversée » ? Pourquoi parle-t-on de « déconstruction » de la perception ? ( … /2pts)

        La « géométrie urbaine inversée »  est le concept de stratégie militaire développé dans ce livre. L’officier que Eyal Weizman interview, Koshovi, lui explique ce principe fondateur de cette tactique.  Tout y est question de perception.

        Pour expliquer cette théorie, nous partirons de l’étude de la linguistique et de son expression faite par Ferdinand de Saussure. Celui-ci théorise le langage ainsi : tous les Hommes associe un mot à une image de manière casi-universelle. Ainsi nous nous comprenons car le sens est le même pour tout le monde. Or, Koshovi nous explique que si nous regardons autour de nous, nous analysons une pièce comme en étant une car c’est ainsi que notre sens commun, notre perception commune à été formatée depuis toujours. Ce principe s’applique à tout les espaces : les rues, les immeubles, etc…  

        Koshovi va, par sa théorie, pour surprendre son ennemi, chercher à déconstruire tout ce qu’il a toujours connu. Il déconstruit sa perception, pour en reconstruire une différente et inversée par rapport à celle commune. C’est la « géométrie urbaine inversée ».

  1. D’où les militaires ont-ils tirés ces idées ? Quels autres modèles de perception de l’espace ont été écartés ? ( … /2pts)

         Ces idées sont tirées des théories sur les espaces lisses et les espaces striés. Un espace lisse se défini comme un espace régulé par le mouvement, le chemin que l’on empreinte au travers de cet espace. Un espace strié se défini par le but, le point d’arrivé et de départ, le fait que le mouvement n’est régit que parce qu’il à une finalité.  Ces idées sont celles du philosophe Gilles Deleuze et du psychanalyste Félix Guattari, qu’il développe notamment dans 1000 plateaux.

        Cependant les militaires excluent les théories sur l’espace strié pour réinterpréter celle sur l’espace lisse. L’architecte Bernard Tchumi et le philosophe Jacques Derrida soutenaient cette théorie de l’espace lisse. Ils y voyaient la consécration de la circulation, de la notion de réseau et de passage.

  1. Comment passe-t-on de la déconstruction philosophique à la déconstruction matérielle ? Autrement dit, construire, n’est-ce pas en même temps détruire quelque chose ? ( … /2pts)

        Koshovi par sa stratégie militaire cherche à atteindre son ennemie de manière physique, mais il joue d’abord sur une déstabilisation de celui-ci. Le fait est que la technique de  l’essaimage lui permet d’être invisible aux yeux de son ennemi, le déstabilisant. L’ennemi à conscience du danger mais, ne connaissant pas les tactiques et les perspectives de son assaillant, il ne peut pas intervenir. Aussi il déconstruit sa psychologie puis attaque son ennemi. A ce moment, l’ennemi comprend que la déconstruction philosophique dont Koshovi à fait preuve pour l’atteindre et le détruire physiquement. On passe de la déconstruction philosophique à la déconstruction matérielle. Autrement dit pour étendre sa position, et construire son réseau étendu, Koshovi à pour mission de détruire son ennemi.

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