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Comportement a risque

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n place.

Les comportements à risques

1 Contexte général – les comportements à risques – de quoi parle-t-on ?

Avant de rentrer dans le vif du sujet, et donc avant de parler de comportements à risques, il me semble important de s’intéresser à la notion de risque elle-même. Un risque peut être considéré comme une probabilité - par exemple, la réponse à la question « quel est le risque de contracter le VIH/SIDA par suite de la piqûre d’une aiguille contaminée ? ». De plus, un risque peut être considéré comme un facteur qui augmente la probabilité d’une issue sanitaire défavorable - on dira par exemple que la malnutrition, la non-potabilité de l’eau et la pollution de l’air intérieur comptent parmi les principaux risques pour la santé de l’enfant. Par ailleurs, un risque peut être considéré comme une conséquence. Par exemple, quel risque court-on en conduisant en état d’ivresse ? » Enfin, un risque peut correspondre à une éventualité malencontreuse ou à une menace. Par exemple, y a-t-il un risque à circuler en moto ?

Il en découle qu’un risque n’a pas forcément la même signification pour tout le monde. Par conséquent, il en va de même pour les comportements à risques.

Les comportements à risques désignent « l’ensemble de comportements qui augmentent la probabilité d’effets adverses sur le plan physique, social ou psychologique »[1]. Néanmoins, ce ne sont pas les définitions qui manquent. Il en existe une pluralité.

« Comportement dont on a constaté qu’il est lié à une vulnérabilité accrue à l’égard […] de certains problèmes de santé »

« Les comportements à risques sont susceptibles d’entraîner des effets dangereux, tant pour lui-même (le salarié) que pour les autres […] », ils peuvent être « empreints de déviance sociale », mais aussi ils peuvent constituer « une infraction à la loi »

En somme, les comportements à risques désignent l’ensemble des pratiques mettant en danger la santé psychique et physique des personnes. Certaines de ces conduites peuvent également constituer des risques pour la santé d’autrui.

Parmi ces comportements, on peut citer notamment la consommation de psychotropes (dont le tabac, l’alcool, les drogues), les comportements sexuels à risque tels que les rapports non protégés, le comportement sur la route, le jeu pathologique, certains troubles alimentaires, certains degrés de pratique de sports, les suicides, les troubles musculo-squelettiques, etc. La liste est loin d’être exhaustive.

Pendant longtemps les médias se sont emparés des comportements à risques pour parler de conduites mettant en péril la santé des adolescents, étudiants. Depuis, le terme est employé dans bien d’autres domaines, notamment en lien avec l’entreprise. Cependant, il faut garder à l’esprit que ce phénomène est loin d’être récent. Les comportements à risques ont toujours étaient présents dans la société. L’impression que le phénomène s’amplifie s’explique par la surmédiatisation.

Au sens large, la production et consommation de substances à effets psychotropes (y compris le sucre et le café) est l’une des activités les plus répandues dans l’humanité, et compte pour une part significative du PIB global. Le fait est que nombre de ces activités sont « culturellement acceptées » tandis que d’autres ne le sont pas, complique le travail de prévention.

Le sujet des « consommations à problème » a déjà été amplement abordé, et il existe des cadres de lutte bien définis même au niveau européen, de même qu’une littérature très dense sur les addictions, en particulier en ce qui concerne l’alcool et le tabac. Cet intérêt est amplement justifié étant donné que par définition, on est en face d’une morbidité et d’une mortalité largement évitables, et que le coût humain, social et monétaire induit par ces consommations n’est pas négligeable. En France par exemple « le coût du traitement de l’alcoolo-dépendance et des pathologies associées à l’usage excessif d’alcool a été récemment (en 2005) estimé à 12,9 milliards d’euros, soit 14 % du total des dépenses de consommation médicale »[2]. Par ailleurs, plus de 150 000 décès par an sont attribuables aux comportements à risque. Sur les 110 470 morts prématurées (avant 65 ans), 37 908 (dont 30 000 chez les hommes) correspondaient à des morts dites évitables : 9500 par cancer du poumon, 7300 suicides, 6500 accidents de la route, 5500 cancers de voies aérodigestives supérieures, 915 décès par sida et 1190 chutes accidentelles[3].

Compte tenu des informations évoquées ci-dessus, on pourrait se demander si la France est un pays dangereux .

Bien que cette phrase puisse sembler choquante, les enquêtes et études assurées par divers instituts internationaux et européens prouvent que la France est un pays où le mal-être fait le plus de victimes. Les indicateurs concernant le stress et le nombre de suicides sont en effet au rouge. À en croire les chiffres, la France serait un endroit où il ne fait pas bon vivre. Il convient dès lors de se demander quels sont les facteurs pouvant expliquer un tel mal-être chez les concitoyens. Il est à noter que 29% des individus se disent stressés par leur activité professionnelle. Sur 12 000 suicides constatés chaque année en France, 400 seraient liés au travail.

Récemment les médias ont relayé et mis en lumière les phénomènes de stress comme étant la « maladie du siècle ». Les suicides surmédiatisés survenus chez RSA, PSA et EDF, nous donnent le sentiment que le travail est la source de tous les maux. Pourtant, ce phénomène n’est pas nouveau. La médiatisation accrue que nous connaissons change la donne. Ceci met en exergue le délicat problème de l’impact d’un cas isolé sur l’image d’une entreprise ou d’un groupe. Les entreprises précédemment citées passent clairement aux yeux de l’audience pour des « mauvais » employeurs et le risque est grand de voir les actionnaires prendre peur face à une telle contre-publicité. Les entreprises ont donc tout intérêt à redorer leur image ou à la maintenir pour éviter coûte que coûte qu’un acte individuel et intime ne joue sur un ensemble. Ce phénomène de Responsabilité sociale de l’Entreprise se développe énormément dans les groupes et tend à prendre en considération le bien-être du salarié dans son environnement.

Dans cette optique il semble incontournable pour les entreprises de surveiller et participer au maintien de la santé physique et psychique de leurs salariés à bien des égards. Néanmoins avant de s’intéresser plus en détail aux pratiques de prévention, il convient selon moi de mettre plus en avant l’intérêt qu’a la GRH (Gestion des ressources humaines) à s’emparer de cette question. Sachant que les comportements à risques sont un volet très large, nous avons décidé de porter une attention particulière aux risques psychosociaux, dont le travail de définition renvoie à la partie qui suit.

2 Les risques psychosociaux

Depuis la médiatisation des suicides liés au travail survenus dans de grands groupes, les médias ne cessent de nous parler des risques psychosociaux. Pourtant si tous utilisent ce terme, nul ne cherche à le définir. C’est notamment pour cette raison que nous avions décidé de mettre l’accent sur ce type de risques. Il semble que ce terme soit bien souvent employé pour désigner les notions de stress et de dépression, alors que la définition ne s’arrête pas là. Il faut aller chercher dans les rapports des organismes franco-européens pour trouver des éléments permettant de définir la notion. Il est toujours délicat de définir l’intangible, le sentiment. Car si les troubles psychosociaux relèvent bien du champ de l’intangible, du ressenti individuel, il n’en demeure pas moins que notre problématique montre que ce ressenti a un impact visible et bien réel.

Par conséquent, nous allons parler davantage de manifestations des risques psychosociaux que les entreprises doivent justement prévenir. Bien que la liste soit loin d’être exhaustive, il s’agit du stress, du harcèlement moral, de la violence, de la souffrance, du suicide, de la dépression, des troubles musculo-squelettiques, etc.

Puisque nous parlerons de risque tout au long de l’étude il convient de s’entendre sur le terme et c’est pourquoi nous nous appuierons sur la présente définition : « Le risque se définit comme la probabilité qu’une exposition au danger entraîne un dommage et les stratégies de prévention se doivent donc de faire en sorte que l’exposition soit nettement en dessous du niveau où vont apparaître les dommages »[4]. Très clairement, nous comprenons que la démarche devra d’abord passer par une acceptation que le risque est omniprésent, qu’il est inévitable. Ensuite il faut prendre conscience que le risque est réel et qu’il n’est pas réaliste de chercher à l’éradiquer, il convient par contre de chercher à l’amoindrir afin de limiter les réactions. Il faut donc chercher le seuil de tolérance, la frontière d’exposition au risque à ne pas dépasser.

3 Exemples de manifestations particulières

Afin de mieux cerner la notion, il nous appartient de nous attarder sur la définition

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