Analyses d'Entretien. Mouvement Sociaux

du coté des salariés cela va de 48h reconductible ce qui laisse entendre que ces blocus sont subordonnés au « vote de la majorité ».Ce blocus est également un moyen dont ont recours les lycéens pour aller manifester mais ce qui diffère le dernier des deux premiers est leur dépendance vis-à-vis de l’administration. Ils ne sont autorisés à bloquer le lycée que durant les jours de manifestions en l’occurrence le mardi, mercredi et le jeudi. « Que le mardi il y a eu une journée de grèves générales et le mercredi et jeudi un appel aux blocages et à la manifestation ». Ce dernier est de toute évidence pour le responsable de l’UNL qui peut descendre innombrables personnes dans la rue pour aller manifester par un simple envoi de « sms ». «J’avais une grosse base de contacts parce qu'en première donc sans organisation encore au début je réunissais quatre cent à cinq cent personnes d'un coup dans la rue juste par le biais des contacts que j'avais dans les différents lycées »

C Comment se décide la grève ou l’action

De prime abord ces différents types de militants occupent une place très importante dans les mobilisations en l’occurrence celle de la reformes des retraites dans la mesure où ils arrivent à mobiliser grand nombre de personnes pour contrecarrer la reforme des retraites. Pour se faire ils ont recours à différentes méthodes qui leur sont plus ou moins communes.

Du coté de Alexandre, c’est après « consultation » de chaque services, « dialogue » entre les syndicats et les ouvriers que tout se décide à des heures bien déterminées « heures de repas » c'est-à-dire à des heures hors travail où on marque la présence de tout un chacun. « Les syndicats vont dans chaque service pour nous consulter, nous demander ce qu’on en pense, ce qu’on préfère. Il y a beaucoup de dialogue entre les syndicats et les ouvriers. A certaines heures, surtout aux heures des repas, on en discute ». Les syndicats délégués se chargent d’informer tout le monde puis demandent à chacun de donner son avis sur la décision qui va être prise « les représentants syndicaux disent voilà on se base sur ça : 48h reconductibles est-ce que vous êtes ok ? » ce que Alexandre veut souligner par là c’est le caractère démocratique des AG (assemblées générales durant lesquelles on « vote à main levée ») c'est-à-dire que les représentants syndicaux ne prennent pas de leur propres gré les décisions sans le consentement des représentés ; avant de remonter la décision finale (c'est-à-dire le nombre de grévistes) à leur hiérarchie. Contre ou avec la volonté du directeur c’est la décision finale prise par les syndicats et ouvriers qui priment sur le vouloir de la hiérarchie sur ce. « On a demandé 48 heures de « mini-technique » c'est-à-dire qu’on ne produisait plus rien mais nos produits circulaient en boucle, en circuit fermé. Notre directeur n’a pas voulu, il voulait juste 24 heures de grève. On a dit 48 heures reconductibles. »

Dans les lycées la prise de décisions des grèves et des actions se passe autrement. Il y’a une autre forme de mobilisation dont ont recours les lycéens à l’instar du responsable de l’UNL qui envoie des « texto » à tous les élèves de son répertoire pour les « informer » sur les différentes perspectives que le CVL ( conseil de la vie des lycéens ) aura décidé après soumission « au vote à main levée ».Le vote est synonyme de clé de toute mobilisation. Avant de bloquer les universités les lycées ou les raffineries, on a mis en place un système « de vote à main levée » pour respecter le principe démocratique en dépit de tout mécontentement. C’est une manière d’acquérir de la légitimité.

B les revendications

Pour exprimer leurs revendications, l’engagement et la mobilisation sont pour ces militants le moyen de parvenir à leurs fins. Ces trois acteurs font preuve de déterminisme dans leurs actions. Ils sont tous contre la réforme des retraites et demande à ce que les retraites soient maintenues à 60 ans. La mobilisation des étudiants a révélé notre détermination à faire entendre notre voix et notre attachement au maintien de la retraite des 60 ans et dans le pire des cas des « négociations » pour que chacun tire profit du conflit avant de recourir à une autre méthode qu’il qualifie de « radical ». « On va passer en force, le régime des retraites mérite discussion, c’est la seule chose que l’on demande. ». « La négociation avant la radicalisation ? C’est ça. »

Alexandre demande également à ce que les « droits de grève soient respectés » l’un des principaux droits de salariés ou ouvriers et pour ce faire il se confie à avocats pour régler ce problème. « c’est bafouer complètement le droit à la grève. C’est ne pas respecter le droit de chaque salarié, le droit à la grève »

On ne peut analyser ces différentes revendications sans évoquer les revendications « primaires »des militants ici présents que sont pour Florian la défense des droits