Cours magistral d’économie monétaire (2ème année de licence AES)
Cours : Cours magistral d’économie monétaire (2ème année de licence AES). Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar jpfvdup • 25 Février 2019 • Cours • 11 329 Mots (46 Pages) • 640 Vues
CM économie 3
Chapitre 1: Qu'est ce que la monnaie ?
Chapitre 2: La demande de monnaie
Chapitre 3: La création de monnaie
Chapitre 4: Le financement de l'économie
Chapitre 5: La banque centrale et la politique
La finance pour tous (site internet)
Chapitre 1: Qu'est ce que la monnaie ?
On peut aborder le problème de la monnaie par une approche analytique (les fonctions économiques de la monnaie) ou par une approche historique (l'apparition de la monnaie, son évolution, l'évolution de ses fonctions économiques, ...).
1) L'approche analytique: les 3 fonctions de la monnaie
1.1) Pourquoi passer du troc à l'échange monétaire ?
On va étudier l'approche analytique. Le troc, c'est l'échange direct d'un bien ou service contre un autre bine ou service. On va voir l'avantage de passer par la monnaie. Le problème du troc, c'est qu'il faut une double coïncidence des besoins et des désirs (une personne qui a du pain et qui veut des oranges à devoir trouver une personne qui veut du pain et a des oranges). Il y a aussi des coûts de transaction (indépendamment du prix, qui se rajoutent au prix de vente) qui sont importants (coût de recherche d'informations, ...). L'avantage de la monnaie est qu'elle va réduire ces coûts de transaction, car il n'y a plus cette double coïncidence. Elle va servir d'équivalent général. La marchandise va s'introduire dans le "circuit de la monnaie": M-A-M' (avec M= marchandise et A= argent, monnaie). La monnaie facilite beaucoup les échanges. Dans le troc, il y a la notion de prix relatif, toutes les choses ont des prix mais ce sont des prix relatifs (= la valeur d'un bien ou service s'exprime en quantité d'autre bien et service/ un lapin vaut 3 baguettes ou 3 patates, ...). La monnaie va introduire les prix monétaires (un lapin vaut 5€). La valeur économique d'un bien ou service est donné par ses prix relatifs et non pas par son prix monétaire. La valeur économique d'un bien ou service dépend de l'offre et la demande. La monnaie est un peu comme "un voile".
1.2) Le rôle d'équivalent général: les 3 fonctions de la monnaie
a) L'unité de compte
La monnaie est un outil de mesure. Il permet de mesurer le prix. L'ancêtre de l'euro (introduit en 2000) est l'écu ("currency monnaie"). Toutes les monnaie avaient un taux de change avec l'écu. L'écu était une pure unité de compte.
b) L'intermédiaire des échanges
La monnaie est un intermédiaire des échanges. Les marchandises (= biens et services) se transforment en monnaie et la monnaie se transforme en marchandises. Les biens et services ne sont pas tous marchands (exemple: le corps humain, les organes ne peuvent être vendus ou le travail bénévole). La monnaie peut servir à payer n'importe quelle dette, c'est ce qu'on appelle le pouvoir libératoire de la monnaie. La monnaie ne doit pas être périssable, elle doit aussi être divisible et transportable.
c) La réserve de valeur
C'est le fait que grâce à la monnaie, on va pouvoir conserver de la monnaie. Keynes disait que "la monnaie était le lien entre le présent et l'avenir". On introduit la notion de temps. L'inflation (= augmentation du niveau général des prix sur une période) est un problème de cette réserve de valeur. Elle dépend de l'évolution général des prix. La monnaie peut aussi donc perdre de la valeur. Plus l'indice général des prix exprimée dans cette monnaie augmente, plus notre réserve de monnaie perd de sa valeur. On peut alors (comme en Amérique du Sud) introduire de nouvelles monnaies.
Voir sur internet comment calculer l'augmentation du niveau général des prix.
La monnaie est l'actif le plus liquide, elle a le plus grand degré de liquidité (= facilité et rapidité avec laquelle un bien peut se transformer en monnaie et donc en d'autres biens). Quand on garde de la monnaie, c'est ce qu'on appelle "thésauriser". Il ne faut pas confondre thésauriser et épargner.
2) L'approche historique: l'évolution des formes de la monnaie
2.1) Les monnaies marchandises
Il fallait que ce type de monnaie soit abondante, comme les fèves de cacao, les coquillages, ...
2.2) Les monnaies métalliques
Ce sont des métaux qui ont servi de monnaie, plus ou moins élaborés. La monnaie pouvait être comptée (monnaie sous forme de lingot, de boules, ...) , pesée (en pesant la monnaie) ou frappée (on y grave un symbole politique, on utilise pour cela l'or ou l'argent). Ces monnaies frappées ont à la fois une valeur facial (valeur inscrite par ce qui est gravé dessus) et une valeur marchande (les métaux en lui même) mais aussi un droit "de seigneuriage", la part du seigneur. Ces monnaies vont faire apparaître différents systèmes monétaires, principalement basés sur l'or et l'argent, comme le monométallisme, le bimétallisme (fondé sur 2 monnaies), ... Le Franc Germinal, instauré par Napoléon, était une monnaie bimétallique car il y a avait des pièces en or et en argent. Ce système bimétallique était inégal car le prix des marchandises fluctuait. De nombreux pays passeront au système monométallique (soit l'argent, soit l'or), mais ces 2 métaux continuaient à autre des marchandises.
2.3) La lente émergence de la monnaie fiduciaire: la monnaie papier
a) Les 1ères expériences de billets
Il a d'abord exister les billets "à ordre". Monsieur A (= MA) acheté un bien à Monsieur B (= MB), MA doit de l'argent à MB, au lieu de payer directement, il va faire un document écrit dans lequel il va écrire l'acte de vente, et MB va se rendre à la banque de MA oui se faire payer.
Il a ensuite exister les billets de banque, où l'on signait un certificat de dépôt, et la personne qui en était bénéficiaire pouvait récupérer cet argent à la banque. Les premiers certificats de dépôt ont été fait à Londres, de manière massive, à partir du 17ème siècle. Les orfèvres (s'occupent des bijoux) ont servis de banques.
En 1856, en Suède, on payait avec des plaques de cuivres et un banquier a échangé ces plaques de cuivres contre des billets que la banque émettait. Cette banque fera faillite car elle a créé plus de monnaie qu'elle avait de cuivre, mais elle a commencé à créer de la monnaie.
b) La question de la convertibilité des billets
En Angleterre, s'est posée la question d'obliger les banques à avoir le même montant d'or que les billets qu'elles émettent. On parle alors de convertibilité totale. Mais on va basculer dans des systèmes de convertibilité partiel, où l'on va imposer un montant minimum de billet. À partir de 1928, on ne peut transformer en or, qu'un montant de billets équivalent à 12 lingots.
Le cours forcé, c'est une monnaie papier ou scripturale qui n'est plus convertible dans un métal donné, mais toujours une équivalence par rapport à ce métal, c'est une décision légale qui suspend la convertibilité d'une monnaie en métal.
c) La question de confiance
Du latin "fides", on va voir apparaître la monnaie fiduciaire, car cette monnaie est rassurante et confiante.
Le cours légal est une décision légale qui impose que le moyen de paiement soit accepté obligatoirement, par tous les agents économiques, sur un territoire donné. C'est ce qu'on appelle le pouvoir libératoire de la monnaie. On peut se libérer d'une dette, la personne qui nous à prêter de l'argent ne peut pas refuser le paiement que l'on va lui rembourser. Aujourd'hui, l'euro a un cours légal.
Le chèque est un instrument de monnaie contrairement à la monnaie fiduciaire.
2.4) La dématérialisation de la monnaie: la monnaie scripturale
La monnaie devient de plus en plus dématérialisée. On va passer à des jeux d'écritures. En 1609, à Amsterdam, s'est créé une banque de change, on a avait pas encore le monopole de la monnaie. Cette banque voulait convertir la monnaie de la population et en contrepartie, donner l'équivalent en monnaie. Elle voulait aussi faire des transferts d'argent.
Aujourd'hui, la monnaie scripturale est une simple écriture sur des comptes bancaires.
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