Ecriture personnelle : enfin seul ?
TD : Ecriture personnelle : enfin seul ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Perrine MATTEL • 15 Janvier 2020 • TD • 802 Mots (4 Pages) • 6 514 Vues
Ecriture personnelle : enfin seul ?
L’isolement est la forme réfléchie du verbe “s’isoler” et désigne l’action, pour une personne de se mettre en retrait ou à l’écart de manière à éviter tout contact ou communication. Dans quelle mesure le désir de s’isoler des autres peut-il être un bien nécessaire ? Nous nous interrogerons tout d’abord sur les multiples bienfaits de l’isolement. Puis, nous nous questionnerons sur la nécessité de ce dernier. Et enfin, nous terminerons par une conclusion où je donnerais mon opinion sur le sujet.
Après avoir passé du temps avec les autres (ses amis, sa famille…), on peut éprouver l’envie, le besoin d’être seul, histoire de se retrouver et reprendre contact avec soi-même. On peut aller prendre l’air, écouter de la musique, écrire afin de faire une pause avec les autres. Cette solitude est agréable à vivre car on sait qu’elle est momentanée, que l’on va bientôt retrouver ses amis, ses proches. Se séparer de temps en temps des autres permet ensuite de mieux les retrouver et de nourrir le lien que l’on tisse avec eux. Enfin seul, on peut lâcher prise sur le monde extérieur, se laisser aller à ses pensées. On se connecte à ses désirs, ses rêves, son imagination et sa créativité. Et on cultive son jardin secret. On peut aussi vivre des émotions que l’on ne s’autorise pas à exprimer en présence des autres : coup de blues, tristesse, colère... C’est également l’occasion de réfléchir à qui l’on est, à qui l’on a envie de devenir et donc de construire son identité petit à petit. L’essai d’Olivier Remaud « Solitude volontaire » paru en décembre 2017 nous invite à comprendre que la solitude est toujours bienveillante. Elle ramène vers la société, elle rend plus clairvoyant et plus serein le citoyen, elle procure des forces nouvelles. D’après Remaud, il faut être seul pour revivre mieux à plusieurs. Quand on est seul, on découvre ses richesses personnelles : on apprend à compter sur soi, en se rendant compte que l’on est capable de se débrouiller, on découvre certaines de ses capacités que l’on n’expérimente pas forcément quand on est avec les autres. Autre bénéfice, les autres ne sont alors plus là pour combler nos manques ou servir de « béquille ».
Cependant, l'être humain est un animal social. Nous vivons avec les autres, et nous nous soutenons mutuellement; c’est ce qui nous a donné un avantage évolutif. Que se passe-t-il lorsqu’on s’isole de la société ? Est-ce vraiment nécessaire ?
Il est vrai que l’isolement entraîne une perte d’identité et d’égalité dans la société. Celui qui reste seul se sent banni. Il doit se battre contre l’a priori social et le sentiment qu’il mérite cette mise à part. Une personne qui se tourne régulièrement vers la solution de l’isolement, peut ne plus savoir comment en sortir et donc perdre progressivement ses forces intérieures. En effet, l’isolement a des effets néfastes non seulement sur la santé mentale, mais aussi sur la santé physique. On observe des phénomènes de repli, de dépréciation de soi jusqu’à la perte de l’espoir de compter encore un jour pour quelqu’un. Cette perte de l’estime de soi entraîne dépression et désespérance. Si la situation dure, elle peut devenir dramatique. Les capacités de renouer des liens diminuent, la peur, la honte peuvent entraîner la personne dans une logique de retrait qui rend le retour à une dynamique d’inclusion sociale de plus en plus difficile. Le livre du philosophe G. Lipovetsky « Les temps hypermodernes » écrit en collaboration avec Sébastien Charles en 2004 démontre que l’individu d’aujourd’hui serait fondamentalement désemparé devant le déclin de la puissance organisationnelle du collectif, des institutions, des idéologies qui assurait jusque-là à la société une régulation et un cadre rassurants. L’individu d’aujourd’hui aurait tendance à se refermer sur lui-même en s’isolant pour se protéger du monde qui l’entoure et qui l’angoisse. En s’isolant, il tend à multiplier les troubles psychologiques (dépressifs, en particulier) et les discours de plainte.
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