Analyse de pratique professionnelle
Synthèse : Analyse de pratique professionnelle. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar alice.grollier • 20 Mai 2022 • Synthèse • 1 481 Mots (6 Pages) • 537 Vues
Analyse de pratique professionnelle
Nom : Alice Grollier
Stage 2A : du 31/01/2022 au 5/03/2022
Lieux : Multi accueil, section bébés
Promotion : Septembre 2021-2024
Référent pédagogique : Mme Marie Panier
Cette sonnette qui dérange
Je suis en stage dans un EHPAD depuis le mardi 1er février. L’établissement peut accueillir jusqu’à 80 résidents. Actuellement ils sont 68, répartis sur 3 étages. Un étage est dédié à l’unité de vie protégée.
J’ai passé la 1ère semaine près des aides-soignantes avant de rejoindre les infirmières à partir du 7 février.
Lors de la 1ère semaine je m’aperçois qu’une résidente utilise sa sonnette pour interpeller les soignants très régulièrement.
Mme K est une résidente âgée de 71 ans, elle est entrée dans l’établissement en 1998. Elle est atteinte d’une déficience intellectuelle avec une gradation des troubles graves-profonds. Sa sœur est sa tutrice et s’occupe d’elle. Elle n’a pas d’enfant et n’a jamais été mariée.
En termes d’autonomie, elle est classée GIR 4, elle se déplace seule avec un déambulateur, elle est autonome pour la toilette et gère son incontinence partielle en changeant elle-même ses protections. Elle prend ses repas au grand restaurant du rez-de-chaussée et mange sans aide. C’est une résidente assez autonome pour les gestes de la vie quotidienne. Elle est plutôt solitaire et communique peu avec les autres résidents. Elle n’a quasiment jamais de visite.
Mme K. sait se faire comprendre malgré des difficultés d’articulation.
Les soignants m’expliquent que c’est une résidente qui utilise beaucoup sa sonnette et qui est très demandeuse, ils m’informent aussi que lorsqu’elle s’aperçoit que de nouveaux élèves arrivent à la résidence, elle sonne un peu plus.
Nous sommes le jeudi 3 février, il est 16h30 et j’accompagne les aides-soignantes dans le tour de change ; c’est la 3e fois en 1h30 que Mme K sonne. Je ne connais pas la résidente mais je me propose d’y aller, les soignantes acceptent et me disent d’être ferme avec elle et de ne pas faire tout ce qu’elle demande car elle est capable de se débrouiller et qu’elle a tendance à profiter des stagiaires qui n’ont pas trop d’expérience. La 1ere fois elle avait sonné pour avoir une protection (qui était déjà posée dans sa salle de bain), la 2eme fois pour savoir si elle descendrait le soir manger au grand restaurant (le restaurant est fermé le soir depuis plusieurs semaines à cause du COVID).
Je descends donc au 1er étage où se trouve sa chambre :
« - Bonjour Me K, je suis Alice, élève infirmière. Que puis-je faire pour vous aider ?
- Bonjour Madame, est ce que vous pourriez m’épiler la barbe, j’ai trop de poil.
- Je suis désolée Mme K mais c’est difficile à ce moment de la journée, nous sommes plus occupés à cette heure-ci. Il faudrait voir cela le matin pendant la toilette quand les aides-soignantes passent vous voir.
- Oui mais j’ai trop de poils, je n’aime pas avoir des poils.
- Je comprends Me K, mais je ne peux pas vous épiler maintenant.
- Oui mais qui va venir me le faire demain ?
- Je ne sais pas Me K, je suis élève infirmière et je ne connais pas l’équipe et le planning.
- Oui mais qui va venir me le faire, c’est vous ?
- Non ce n’est pas moi je ne travaille pas sur votre étage demain. Je dois vous laisser et rejoindre mes collègues. A tout à l’heure.
Lorsque je suis sortie de la chambre, je me suis sentie mal à l’aise. J’ai eu l’impression d’avoir « expédié » la situation. Je me suis rappelé le travail effectué sur l’article « La Sonnette » et toutes ses représentations. Et après cette prise de conscience je me suis aussi penchée sur la connaissance que nous avons de la personne déficiente intellectuelle vieillissante et de sa prise en charge en EHPAD.
Pour cette situation j’ai mobilisé la compétence 1, j’ai collecté des informations auprès de la patiente, des professionnels de la structure ainsi que dans les dossiers mis à ma disposition par l’équipe, afin d’élaborer un recueil de données fiable. J’ai analysé et tenté évaluer la situation. J’ai aussi mobilisé la compétence 6 pour entrer en communication avec Me K.
Les questions que je me pose sont les suivantes :
- Quels sont les réels besoins de Me K. lorsqu’elle utilise la sonnette ?
- Y’a-t-il un lien entre sa déficience intellectuelle et son souhait de voir régulièrement les soignants ?
Cette situation m’a fait me pencher de nouveau sur l’article étudié dans l’UE6.1, « La sonnette », j’ai tenté de comprendre le point de vue des soignants ainsi que les attentes de la résidente.
Dans l’article on comprend que la sonnette est une source de stresse car elle renvoie aux soignants le fait qu’ils ne sont pas disponibles autant qu’ils le voudraient. Il se trouve aussi que dans des établissements comme les EHPAD qui sont des lieux de vie, les soignants pensent très souvent connaitre les résidents, surement parce qu’ils passent beaucoup de temps avec eux. Ils connaissent leurs habitudes, observent leurs comportements, les écoutent. Les soignants, en particulier les aides-soignants, entrent dans l’intimité des résidents lors des soins comme la toilette, mais le ressenti général est qu’ils leur manquent du temps, ils ont l’impression de « courir ».
Répondre à un résident qui sonne veut forcément dire que le soignant interrompt le soin dans lequel il se trouve, ce qui peut être une frustration.
La sonnette est là pour exprimer un besoin de la part du résident, mais peu importe le degré du besoin, même s’il peut paraitre futile pour le soignant, il est forcément important pour celui qui appelle et doit être pris en compte avec considération. Il est possible que le patient masque une angoisse, un stresse ou un mal être derrière ses alertes. Le soignant doit prendre le temps de creuser certaine situation ou s’informer sur la vie, les pathologies ou les attentes réelles du patient ou du résident.
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