Examen Clinique En Stomatologie
Mémoires Gratuits : Examen Clinique En Stomatologie. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiressqu’elle détecte un souffle vasculaire. La prescription d’une investigation complémentaire ne peut se faire qu’avec discernement et au terme de cet examen clinique. Le terme « clinique » dérivant du grec kline, qui signifie « lit », l’examen clinique est par définition celui qui se pratique au chevet du malade et, par extension dans notre spécialité au fauteuil, sans l’aide de moyens de laboratoire. D’autre part, la stomatologie, issue du grec stoma et logos signifiant respectivement « bouche » et « discours », désigne la spécialité médicale consacrée à l’étude de la bouche et de ses annexes à l’état normal ou pathologique. Cette discipline, introduite en 1868, a été longtemps caractérisée par une double orientation : la stomatologie en tant que spécialité médicale et l’odontologie s’intéressant plus particulièrement aux techniques dentaires et prothétiques [2]. Il est admis par tous que la stomatologie, dont la spécificité est la cavité buccale, se préoccupe plus largement de toute la sphère cervicomaxillofaciale. Elle correspond à une branche de la médecine et ne peut se concevoir sans connaissances générales. À partir de cette notion,
l’examen clinique en stomatologie comprend systématiquement un temps endobuccal, un temps exobuccal ou cervicofacial et, le cas échéant, un examen somatique général. Cet exposé vise à présenter une ligne de conduite méthodique, nécessaire pour diriger un examen clinique standard. Il n’aborde pas d’analyses plus fines propres aux différentes orientations de la spécialité (orthopédie dentofaciale, odontologie, chirurgie maxillofaciale...). Un rappel d’anatomie topographique est présenté en préambule pour aborder la conduite d’ensemble de l’examen, puis sont indiquées les particularités liées à chaque région anatomique susceptible d’être intéressée.
Rappel d’anatomie topographique
En pratique quotidienne, le stomatologiste est souvent amené à réaliser un examen cervicofacial de la ligne d’implantation des cheveux jusqu’aux clavicules. Un bref rappel d’anatomie topographique s’impose [13, 14].
Cavité buccale
Elle est divisée en deux parties par les arcades alvéolodentaires, en forme de « fer à cheval » (fig 1). En dehors de celles-ci, la face interne de la joue présente une fine saillie horizontale, la linea alba, reflet de la ligne d’occlusion des dents où naît, en regard de la deuxième molaire supérieure, l’ostium du canal de Sténon, excréteur de la glande parotide. La joue se poursuit en haut et en bas par les vestibules, espaces virtuels à l’état de repos. Ceux-ci sont interrompus sur la ligne médiane par les freins labiaux. En avant, la joue se prolonge par la face interne des lèvres et l’orifice buccal. Sa limite postérieure est la commissure intermaxillaire, figurée par une ligne arciforme verticale, joignant les deux régions rétromolaires supérieure et inférieure. En dedans des arcades dentaires, l’espace est largement occupé par la langue mobile. Cette cavité est limitée en haut par le palais osseux auquel fait suite le voile en arrière, et en bas par le plancher buccal qui contourne l’insertion de la langue. On peut ainsi définir un plancher antérieur et un plancher latéral (fig 2). Le frein de la langue compartimente incomplètement le plancher antérieur en deux zones latérales qui comprennent les crêtes salivaires, ou sublinguales puisqu’elles sont liées à la saillie des glandes sublinguales. À leur extrémité antéro-interne, s’ouvre l’ostium du canal de Wharton, excréteur des glandes sous-mandibulaires (fig 3). Latéralement le plancher buccal se poursuit par la face interne mandibulaire dont la largeur toute relative en arrière justifie la dénomination de sillon pelvimandibulaire. Plus important, le sillon pelvilingual détermine la zone de réflexion du plancher dans la langue proprement dite. La langue mobile est subdivisée en une pointe, un bord latéral, une face ventrale et une face dorsale sur laquelle, tout en arrière, le « V » lingual, très bien figuré par les papilles caliciformes, délimite cette langue mobile de la base proprement dite. Cette dernière, jointe au voile du palais et au pilier antérieur de l’amygdale, constitue la limite postérieure de la cavité buccale. Ces trois éléments appartiennent à l’oropharynx.
EMC [257]
© Elsevier, Paris
Éric Maladière : Chef de clinique-assistant. Fabrice Bado : Chef de clinique-assistant. Service de stomatologie et chirurgie maxillofaciale (Pr F Guilbert). Jean-Paul Meningaud : Chef de clinique-assistant, service de stomatologie et prothèse maxillofaciale (Pr JC Bertrand). Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75651 Paris cedex 13, France. Toute référence à cet article doit porter la mention : Maladière É, Bado F et Meningaud JP. Examen clinique en stomatologie. Encycl Méd Chir (Elsevier, Paris), Stomatologie/Odontologie, 22-010-A-10, 1999, 6 p.
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EXAMEN CLINIQUE EN STOMATOLOGIE
Stomatologie/Odontologie
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Cavité buccale et oropharynx. 1. Lèvre supérieure ; 2. vestibule supérieur ; 3. arcade dentaire maxillaire ; 4. palais osseux ; 5. voile ; 6. pilier postérieur de l’amygdale ; 7. amygdale ; 8. commissure intermaxillaire ; 9. face interne de joue ; 10. pilier antérieur de l’amygdale ; 11. repli palatoglosse ; 12. base de langue ; 13. «V» lingual ; 14. langue mobile ; 15. vestibule inférieur ; 16. arcade dentaire mandibulaire ; 17. lèvre inférieure.
3 Frein de langue et ostium de Wharton.
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4 Régions cervicofaciales. 1. Frontale ; 2. temporale ; 3. orbitaire ; 4. zygomatique ; 5. auriculaire ; 6. nasale ; 7. labiale ; 8. génienne ; 9. parotidomassétérine ; 10. mentonnière ; 11. loge rétromandibulaire ; 12. sous-mentale ; 13. sous-mandibulaire ; 14. soushyoïdienne ; 15. sternocléidomastoïdienne ; 16. sus-claviculaire ; 17. nuque.
inférieure et les commissures), mentonnière (sous le sillon labiomentonnier) ; – des régions latérales : frontotemporales, orbitaires (incluant paupières, globes oculaires, muscles oculomoteurs et éléments vasculonerveux de la loge postérieure), zygomatiques, géniennes et parotidomassétérines.
2 Région pelvilinguale. 1. Pointe de langue ; 2. bord latéral de langue ; 3. face ventrale de langue ; 4. repli palatoglosse ; 5. frein de langue ; 6. sillon pelvilingual ; 7. plancher postérieur ; 8. plancher antérieur ; 9. crête sublinguale ; 10. ostium de Wharton ; 11. sillon pelvimandibulaire.
Région cervicale
Comprise entre le bord inférieur de la mandibule et les reliefs supérieurs sternoclaviculaires, la région cervicale se divise en trois parties (fig 4) : – postérieure, constituée par les muscles de la nuque et limitée en avant par le bord antérieur du muscle trapèze ; – latérale, comprise entre les bords antérieurs du trapèze et du sternocléidomastoïdien. Elle est subdivisée en un triangle sus-claviculaire en arrière de la région sternocléidomastoïdienne (dans laquelle se trouve la gouttière jugulocarotidienne) ; – antérieure, subdivisée de dehors en dedans en régions sous-hyoïdiennes (contenant la filière laryngotrachéale et la glande thyroïde), sous-mentales, limitées latéralement par les régions sous-mandibulaires (avec la glande sousmandibulaire, l’artère faciale et le rameau labiomentonnier du facial), et la loge rétromandibulaire en arrière du ramus mandibulaire.
L’anatomie topographique de la cavité buccale étant relativement complexe, il est plus aisé de la représenter sous forme de schémas simplifiés. Ceux-ci, faciles à reproduire, doivent être insérés dans le dossier du malade afin d’y mentionner avec précision les lésions constatées (siège précis, formes et dimensions).
Région faciale
La face s’étend de la ligne d’implantation des cheveux jusqu’au bord basilaire de la mandibule et réunit (fig 4) : – des régions médianes : frontoglabellaire, nasale (limitée latéralement par les sillons nasogéniens), labiale (comprenant les lèvres supérieure et
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Stomatologie/Odontologie
EXAMEN CLINIQUE EN STOMATOLOGIE
22-010-A-10
Conduite de l’examen clinique en stomatologie
Interrogatoire
Il s’agit d’une étape très importante. Elle établit le premier contact médecinmalade devant aboutir à l’amorce de rapports de confiance. D’autre part, la qualité des informations du patient doit fournir une bonne orientation diagnostique
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