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La Relation Inflation-Chomage

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le dilemme, pour les politiques gouvernementales, entre inflation et chômage. L’observation conforte la courbe de Phillips durant les Trente Glorieuses (1945-1973). Pour réduire le niveau de chômage, il est indispensable d’admettre un regain d’inflation, d’où l’effet « stop and go ». Mais cette accélération de l’activité a engendré une surchauffe de l’économie, se traduisant par une élévation du niveau d’inflation alors que paradoxalement l’activité s’est comprimée, engendrant davantage de chômage. La validité empirique de la courbe de Phillips ne se vérifie donc plus après le premier choc pétrolier, en période de stagflation.

La relation inflation-chômage (courbe de Phillips)

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3- La critique des fondements de politique économique issus de la courbe de Phillips (ou les nouvelles approches de la croissance) Le courant monétariste justifie ce paradoxe en démontrant que la relation de Phillips n’est vérifiée qu’à court terme, et devient fausse sur une longue période. Selon M. Friedman(3), à court terme, les agents peuvent ne pas prévoir correctement le pouvoir d’achat de la monnaie et, par extension, des salaires réels ; mais cette situation n’est que provisoire. À long terme, les anticipations des agents s’adaptent au taux d’inflation effectif pour maintenir leurs encaisses réelles, au point que la courbe de Phillips (augmentée des anticipations) devient insensible au taux d’inflation, au voisinage du taux de chômage naturel. Une manipulation quantitative de la masse monétaire ne peut donc provoquer qu’un effet monétaire, totalement neutre sur l’activité économique. La politique de relance monétaire conduit même l’économie sur une trajectoire d’inflation de plus en plus élevée. Le courant néo-classique, inspiré par R. Lucas(4), est encore plus radical, puisqu’il affirme que les anticipations d’inflation des agents sont totalement rationnelles. La dichotomie qui en résulte, entre sphères réelle et monétaire, conforte l’inutilité absolue des politiques monétaires(5) conjoncturelles de résorption du chômage. Mais les néo-classiques n’expliquent pas la relation entre l’inflation et le chômage involontaire (ou keynésien). Or, les anticipations(6) du taux d’inflation ne sont ni nécessairement exactes en raison de la rationalité limitée (compte tenu de l’information imparfaite sur les marchés), ni mécaniquement réalisables du fait des imperfections du marché du travail (induisant une rigidité des salaires à la baisse). En cela, l’erreur d’anticipation d’inflation, mêlée à la viscosité des salaires, altère l’ajustement des salaires. L’inflation peut donc conserver un effet relatif sur le niveau de chômage(7).

1. A. W. Phillips, The Relation between Unemployment and the Rate of Change of Money Wage Rates in the U.K., 1861-1957, Économica, « New Series », novembre 1958. 2. P. A. Samuelson et R. M. Solow, « Analytical Aspects of Anti-inflation Policy », American Economic Review, mai 1960. 3. M. Friedman, « The Role of Monetary Policy », American Economic Review, 1968. 4. R. E. Lucas et L. A. Rapping, « Real Wages, Employment and Inflation », Journal of Political Economy, septembre 1969. 5. Mais aussi budgétaires, pour leurs effets inflationnistes aggravants pour les déficits public et commercial. 6. Adaptatives selon M. Friedman ou rationnelles selon R.E. Lucas. 7. J. Tobin, « Inflation and Unemployment », American Economic Review, mars 1972.

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