La sociologie : définition

MAGY MARGOT ASS1

       Pour commencer, le terme sociologie a été adopté dans les années 1780 par Emmanuel-Joseph Sieyès. Il se compose du préfixe « socio » du mot latin socius signifiant « compagnon, associé » et du suffixe « logie » du terme grec ancien λόγος logos, signifiant « discours, parole ». Étymologiquement il est donc question d'une science des relations.

Par définition, la sociologie est l'étude des relations, actions et représentations sociales par lesquelles se constituent les sociétés. Elle vise à comprendre comment les sociétés fonctionnent et se transforment.^[1]

Selon Gurvitch en 1957, la sociologie aurait avant tout progressé au rythme des transformations sociales. En effet, la crise et le changement social font apparaître de nouveaux modes d’organisation sociale.

Par exemple, la place de la femme dans le foyer et au sein de la société a largement progressé. Dans les années 1960, la représentation de la femme, véhiculée par la publicité, a évolué de la ménagère à la « femme objet » puis cette place a été remise en question récemment avec, par exemple, la campagne publicitaire : « les femmes ne sont pas des objets » lancée en 2015, ayant pour but de dénoncer la marchandisation du corps des femmes ainsi que le sexisme communiqué par les publicités de l’époque (Renault, Miss vacances).

       Ensuite, la psychanalyse est définie comme une méthode d’investigation psychologique ayant pour but d’éclaircir la signification inconsciente des comportements de l’être humain et la prise de conscience du refoulé. On doit cela au raisonnement de la théorie de Freud qui pense que la personnalité se forme à partir de l’inconscient et des refoulements de traumatismes qu’il contient.2

Dans son ouvrage Nourritures affectives, Boris Cyrulnik nous parle d’attachement avec la figure maternelle. En effet, ce qu’il appelle « la nourriture affective » représente le lien privilégié qu’un enfant partage avec sa mère : cette figure parentale est majoritairement source de développement affectif chez l’enfant. Elle est une base de sécurité, de stabilité et permet à l’enfant d’être rassuré. C’est donc pour cela qu’il est conseillé pour l’enfant d’être, durant les premiers mois de sa vie, à proximité d’une figure maternelle.

En effet, on remarque que les enfants adoptés faisant face à un parcours social reposant sur les bases peu solides que procure l’abandon sont plus aptes aux sentiments néfastes, comme la honte, la disgrâce, les sentiments de rejet et de vide affectif. Sentiments qui, par ailleurs, viendront teinter le développement social des enfants dans le futur. Au Bangladesh par exemple, les orphelins sont élevés par de jeunes femmes, elles même orphelines et soumises à la précarité affective. Le lien avec la figure maternelle et l’affection que ce dernier est censé fournir est donc inexistant. On observe donc des enfants instables, souffrant d’une grande incapacité à se développer correctement et devant recourir à l’autonomisation précoce, ne permettant pas le suivi du processus de développement traditionnelle de l’enfance.

      Il est vrai que les premiers liens d’attachement de l’enfant apparaissent avec la figure maternelle mais d’autres individus peuvent intervenir. L’attachement est un lien d’affection entre individus et est un besoin primaire. Il ne résulte pas des plaisirs de manger et des soins premiers de la mère et ne désigne pas un manque de maturité. Au contraire l’individu ayant tendance à rechercher la relation avec autrui souhaite s’épanouir psychologiquement, et montre donc une certaine maturité.

En parallèle à l’attachement, on retrouve la séparation. Effectivement, la vie est faite de pertes, de changements et de déceptions menant au détachement et à l’autonomisation psychique de l’individu.

Autre terme développé, la psychologie, mot venant du terme grec scindé des deux racines « psukhē » signifiant l’esprit ou l’âme, et « λογία » évoquant la science et les recherches psychologiques afin d’expliquer le fonctionnement humain3. La psychologie est une discipline se rapportant aux sciences humaines. Cette dernière à pour base l’Homme et son fonctionnement au sein de la société, elle étudie les caractéristiques individuelles et les fonctions interindividuelles. ^[2]

Dans son ouvrage L’évolution psychologique de l’enfant paru en 1941, Henri Wallon décrit le développement de la personnalité de l’enfant tel une succession d’échelons. En effet, il pense que la maturation du système nerveux central est due aux facteurs biologiques, et que ce sont les facteurs sociaux qui gèrent l’action réciproque entre l’enfant et son milieu.

Prenons pour exemple un enfant victime de harcèlement scolaire. En plus de la charge émotionnelle et de la souffrance endurée par l’enfant, celui-ci va être confronté aux conflits familiaux causés par l’incompréhension totale de ses proches face à son comportement « étrange », « froid », « distant ». Face au regard et à la maladresse de la famille, l’enfant risque de se renfermer davantage sur lui-même et de continuer à vivre dans le secret de son harcèlement. Les paroles d’Henri Wallon sont donc confirmées : les facteurs sociaux sont les dirigeants de l’interaction entre l’enfant et son milieu.

      De plus, Vincent de Gauléjac dit en partie que la sociologie clinique a pour étymologie « au chevet du malade » ce qui signifie que la médecine s’occupe du corps du  malade mais aussi de ce que le patient a à dire sur ses souffrances.

 Par définition la sociologie clinique c’est donc écouter ce que les protagonistes ont à dire sur la société ainsi que sur les phénomènes sociaux. En clair, elle a pour objet l’analyse des processus socio-psychiques caractérisant les relations complexes de l’Homme et de la société. La démarche clinique consiste à écouter les acteurs afin d’analyser les phénomènes sociaux de leur point de vue.