Sociologie Générale
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Les sociétés sont des ensembles organisés dans lesquels s’exercent des relations de pouvoir reposant sur des formes de domination plus ou moins légitimes. Comment fonctionnent les organisations ?
4. Pourquoi des individus singuliers et « libres » forment-ils une société ?
Les sociétés sont composées par des individus agissant, le plus souvent, de façon autonome, mais agissant aussi de manière coordonnée et prévisible. Cette coordination assure une certaine intégration sociale à travers des mécanismes de socialisation et de contrôle social.
Il restera à se demander si les représentations de la vie sociales organisées autour de ces interrogations, et qui constituent ce qu’on peut appeler la sociologie classique, forment toujours une représentation acceptable et pertinente de la vie sociale. Mais avant de se poser cette question, encore faut-il connaître les cadres qui ont fondé le vocabulaire de la sociologie.
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1La première démarche qui s'impose à quiconque veut traiter d'une science, est de définir, de délimiter aussi exactement que possible son objet.
* 2 . Rappelons qu'aussitôt après avoir inventé le mot « sociologie » Auguste Comte, dans sa 47eleçon(...)
2La sociologie est la science qui a pour objet ce qui est social 2. Les sciences dites « sociales » ou « humaines » se consacrent chacune à des catégories particulières de faits humains, telles le Droit et l'Économie politique. La sociologie retient dans ces faits humains leur aspect spécifiquement social. En l'occurrence, il s'agit donc de définir le « social ». C'est un mot du langage courant, dont l'acception la plus conforme à l'usage est « relatif à la société ».
3Qu'entend-on par société ? C'est d'une manière générale la communauté humaine plus ou moins complexe où l'on vit, où vivent les individus pris en considération pour l'application du mot. Les hommes qui font partie d'une société présentent cette caractéristique d'avoir entre eux des rapports volontaires ou involontaires explicites ou implicites, réels ou potentiels ; ils sont à quelque degré interdépendants et forment un groupe qui comporte généralement des sous-groupes plus ou moins consistants et entremêlés par les membres communs qu'ils comptent.
4La sociologie a convenu d'appeler « société globale », ce groupe englobant les individus dans leur ensemble sur une aire géographique déterminée. À ce point déjà, des distinctions sont nécessaires.
5La société globale est, presque toujours, recouverte, à notre époque, par la société politique, ainsi que l'a montré l'École de Dürckheim. Toutefois, au sein de cette société globale peuvent exister des sociétés partielles sans doute, mais constituant pour leurs membres la communauté réelle, celle qui leur fournit les normes implicites ou explicites de la vie et son style d'action, beaucoup plus que la société territoriale définie par le phénomène politique.
* 3 . Prises dans un sens extensif. Ex. : leDeutschtum
* 4 . Cette idée a surtout reçu son développement en Allemagne, à l'époque où celle-ci se constituait e(...)
* 5 . DUPRÉEL E.,Sociologie Générale, Paris, Presses Universitaires de France, 1948, pp. 42 et ss.
6Mais il y a aussi des institutions au sens le plus général du terme (citons parmi elles la langue, la religion, la monnaie, les arts, les styles, les formes littéraires, les techniques et les systèmes de connaissances) qui débordent très fréquemment des sociétés territoriales politiques, s'étendent plus ou moins intensément à d'autres communautés, avancent et se retirent. Ces institutions constituent dans leur ensemble une civilisation, complexe de valeurs transmissibles et susceptibles d'universalité. On réserve, d'autre part, aux phénomènes sociaux stabilisés des communautés nationales 3 et ayant des traits propres à celles-ci, le terme de culture, qui est action volontaire d'un peuple et dont les valeurs sont orientées, non vers l'universalisation, mais vers la particularisation 4. Cette distinction n'implique aucun jugement de valeur sur ces deux formes – d'ailleurs fort entremêlées – d'intégration des phénomènes sociaux. La notion de symbiose sociale d'Eugène Dupréel est un facteur explicatif de cet ordre de faits 5.
7La définition de la société comme communauté d'hommes et de groupes interdépendants et, en conséquence, du « social », pour être évidemment conforme à la réalité des faits, n'en est pas moins élémentaire. Elle est tout externe ; elle équivaut à une description de l'aspect extérieur de la société; elle ne touche pas à son essence.
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8Pour comprendre l'objet de la sociologie, il serait indispensable de saisir ce que le « social » a de proprement spécifique.
9Le « social » est ce qui concerne ce phénomène de vie en communauté qui caractérise les hommes. Parce que sur toute la surface de la terre et aussi haut que la préhistoire permette de remonter dans le temps, on trouve les hommes vivant en groupe.
10Nous dirons donc : est social tout fait, tout acte, tout rapport dans la mesure où il comporte une action de la société ou une action sur la société, ou encore, si l'on veut, tout fait, tout acte, tout rapport à propos desquels la société apparaît comme objet ou comme sujet.
11Prenons un exemple. Le droit est reconnu comme un phénomène social. L'étude d'un contrat ou des articles du code relatifs au contrat est de caractère juridique et non sociologique.
12Un contrat est sans doute un acte social. Mais il n'est pas que cela : c'est, avant tout, un cas particulier de l'application de principes ou de règles juridiques. Il peut être étudié en négligeant absolument l'aspect social en examinant, par exemple, quels sont les droits conférés par son texte à chaque partie en cause ou s'il est valable dans son fond et dans sa forme au regard des lois en vigueur. Son aspect social – celui qui pourra retenir l'attention du sociologue – c'est en quoi ce contrat serait l'expression d'une influence, soit du droit sur la vie de la communauté, soit de l'évolution de certains rapports sociaux sur le droit. En quoi, par exemple, tel contrat de fermage est-il le reflet des rapports de deux classes sociales ? Voilà une question sociologique.
13En d'autres termes, dans les faits humains, tout n'est pas social. La sociologie étudie ces faits en tant qu'ils sont sociaux. C'est dire que dans les faits revêtant d'une manière dominante des caractères qui les rendent « juridiques » et les font relever du droit, il y a des aspects sociaux plus ou moins importants qui en font aussi des objets de la sociologie. Parallèlement au droit, il y a donc une branche de la sociologie qui étudie les aspects sociaux du droit : la sociologie juridique.
* 6 . L'Economie politique étudie les lois (ou, si l'on préfère, les uniformités) relatives à la produc(...)
* 7 . Les rapports de la sociologie et de l'histoire donnent encore lieu aujourd'hui à des interprétati(...)
14La même situation existe pour l'Économie Politique à côté de laquelle se développe la Sociologie économique souvent identifiée à l'Économie sociale 6, pour la science politique à côté de laquelle œuvre une sociologie politique ou sociologie de l'État, pour la science religieuse à côté de laquelle se déploie une sociologie des religions. À côté de l'histoire est née une sociologie historique ou histoire des institutions, ce terme étant pris au sens le plus large 7.
15Dans cet ordre de réflexions, on doit considérer que l'ethnologie est la sociologie des peuples primitifs, qui se développe parallèlement à l'anthropologie et à l'ethnographie ; la terminologie n'est cependant pas fixée, car des auteurs intitulent cet ordre d'études sociologiques « anthropologie culturelle ». Des remarques analogues peuvent être faites à propos de la géographie humaine qui n'est au fond que de la sociologie géographique dont le domaine est cependant mal délimité à l'égard del'Écologie humaine qui se consacre à l'étude de trois variables agissant sur les sociétés : les conditions géographiques, les forces biologiques et les techniques matérielles.
* 8 . Ce dernier terme limite toutefois la psychologie sociale au domaine des relations individuelles i(...)
16À côté de la psychologie se développe la psychologie sociale, parfois appelée interpsychologie 8.
17Il s'agit, en fait; d'un phénomène qui, sans être systématisé, n'en est pas moins général : l'étude des aspects sociaux des faits, classés, en vertu de leurs traits dominants ou en vertu des techniques que requiert leur analyse, dans les diverses branches des sciences humaines, est l'objet de sociologies spéciales. Il n'y a pas de faits humains qui soient sociaux et d'autres
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