Sociologie

Norbert Elias 36

a) Pierre Clastres, la société tribale et sa cohésion 37

b) La société traditionnelle 38

c) Norbert Elias et la modernité 39

Sixième leçon : Max Weber (1864-1920) une sociologie compréhensive du monde moderne 41

1) Fonder une science nouvelle et son objet 41

2) Fonder une méthode qui lui soit propre 42

a) Un outil spécifique, l'idéal-type 43

b) L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme 45

3) La recherche de solutions aux problèmes de la société moderne 46

Huitième leçon: Sociologie et religion 48

1) La démarche d’Emile Durkheim 48

2) Religion et politique, Karl Marx 50

3) L’approche de Max Weber 50

5) Sécularité, démocratie, laïcité et modernité 51

Première leçon: “Introduction à la Sociologie”

1) Présentation du cours

Que signifie exactement la société ? Quand on en parle, on fait référence aux autres ou aux hommes politique, comme quelque chose qui est loin de nous. Mais nous appartenons tous à la société ; Nous somme la société.

La société a 2 pôles de référence : concret et abstrait

* concret : les Hommes dans leurs activités (travail, loisirs, consommation etc.)

* abstrait : car elle renvoie à des individus (complexes) mais elle renvoie aussi a des liens, des codes, des rites, des échanges... (l’abstraction est quelque chose d’intouchable, immesurable)

Qu’est ce qui pousse les Hommes à vivre ensemble ? Pourquoi arrive-t-on à vivre ensemble sans s’entretuer ?

2) Qu’est-ce que la sociologie ? Pourquoi l’objet de la sociologie résiste à l’analyse scientifique ?

a) Spécificité des sociétés humaines

La société humaine à la spécificité qu’elle ne se reproduit jamais à l’identique (plus ou moins vite). Les sociétés modernes se transforment beaucoup plus vite que les sociétés primitives. L’accélération de la société se transforme des liens sans cesse. Cela se fait malgré nous. Mais les Hommes restent pour autant identiques. Ils ont donc la capacité de transformer leur environnement (politique, économique, social). Du fait de la multitude d’Hommes, il y a une diversité de sociétés à travers le monde. Également, il y a une diversité des sociétés à travers le temps (ex : société de moyen Age ≠ société actuelle). La diversité des sociétés est donc géographique et dans le temps. Contrairement à nous, les sociétés animales se transforment physiquement mais ne transforment pas leur environnement. D’où vient cette configuration humaine ? (Société humaine).

L’Homme est-il naturellement social ?

L’Homme a des capacités de vivre ensemble. L’Homme n’est pas naturellement sociable : il doit se soumettre à des règles (apprendre à parler, assimiler des règles collectives) Tout ce fait dans le petite enfance (socialisation primaire).

Concepts: sociable (avoir une capacité à apprendre à vivre ensemble) ≠ social (va spontanément vers les autres).

L’Homme est donc sociable.

* Socialité – type des relations qui existe entre les individus

≠

* Sociabilité – capacité des individus à apprendre à vivre ensemble.

Le problème majeur est de s’insérer dans la société. L’Homme ne se reproduit pas par un instinct animal, il a besoin d’une structure organisée. Le gros problème pour l’Homme est de se voir comme un individu puis après comme un ensemble: Tiraillement entre le «je» et le «nous» voire les «nous» (groupes différents) ; Et les règles peuvent variées selon les groupes. Les règles sont d’ailleurs le seul moyen pour que la société puisse fonctionner avec cette diversité des sociétés qui existe sur notre planète. Plus il y a de « nous », plus la société est complexe. On joue des rôles différents selon les groupes.

On peut noter une contradiction majeure : l’Homme ne peut pas vivre sans les autres (manger, loger, etc.) mais l’Homme a des tendances égocentriques, il veut se différencier des autres (« je » et « nous »). L’Homme joue donc sur deux tableaux, il peut être sujet ou acteur.

b) Subjectivité et objectivité face à la complexité et à la diversité des sociétés

Ce qui caractérise l’Homme, c’est la conscience de soi ; conscience d’être unique et d’être mortel. Cette conscience fait que nous avons besoin de donner un sens à notre vie. Et comme nous avons la possibilité de penser, on cherche à donner une explication (toujours en recherche d’un plus). L’être humain sera toujours frustré car ne pourra pas obtenir tout ce qu’il veut pendant sa vie. Face à cela, on doit se construire en tant que sujet, en tant qu’individu : Subjectivité. Cette subjectivité renvoie l’individu au sujet de soi, mais toujours avec les autres (intersubjectivité). L’Homme se construit avec les autres et contre les autres :

* Avec : car on doit s’identifier à un groupe (culturel, religieux etc.) pour se donner un sens

=> Identification

* Contre : car l’identité se construit dans la recherche d’une spécificité individuelle, sorte de compétition, concurrence, comparaison

=> Affrontement.

Norbert Elias parle du gouffre infranchissable entre le « je » (sujet) et le « nous » (société – objet). Pour lui la société est réifiée, on parle des associations comme des objets alors que ce sont des associations d’individus. Pour comprendre la société, il faut (selon lui) se voir comme un Homme parmi d’autre mais ni au-dessus, ni en dehors.

La société est « objet » de la sociologie. Pour le sociologue, il faut tout de même faire preuve d’objectivité en réifiant les champs de recherche. Il se construit un objet de science tout en sachant qu’il fait parti de cette société. Selon lui, (la société étant faite d’individus), la somme des comportements individuels ne fait pas la société. En effet, la société est au-dessus des Hommes , c’est-à-dire que l’individu ne fonctionne pas de la même manière qu’un groupe des individus : comportement individuel ≠ comportement collectif.

La sociologie ne s’intéresse pas aux individus mais aux groupes.

c) Sujet ou acteur, qui fait la société ?

Lorsque nous venons au monde, nous arrivons dans une société toute faite. Elle nous attrape et nous impose règles, croyances, langues... Elle nous modèle pour la vie entière (même si on la rejette). Cette emprunte joue sur notre manière de penser, notre comportement. Puis lors de notre développement, on se socialise, on accepte l’existence de l’autre, et l’on se fait accepter. Nous sommes dans un contexte normatif (où des normes s’imposent à nous).

On ne peut pas rejeter complètement ce cadre normatif. On accepte plus ou moins certaines règles. Mais parfois on transgresse les règles => la société avance. Norme ≠ transgression. Certaines normes ne sont plus adaptées à la société. La société fait l’homme, l’homme fait la société.