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Criminologie

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éments constitutifs et permanents d’un “délit naturel”, c'est-

à-dire des actes auxquels une réprobation sociale a été en principe attachée par les peuples tout au long de l'histoire de l'humanité. Il s'agirait essentiellement de l'offense faite à l'un ou l'autre des sentiments altruistes primordiaux : • la pitié • La probité. Garofalo adopte donc un principe théorique totalement opposé à celui des juristes qu'il n'hésite d'ailleurs jamais à critiquer puisqu'il fonde sa conception du crime (ou délit naturel) non pas sur la violation d'un droit mais plutôt sur celle d'un sentiment.

c) Concepts de base

• Etat dangereux Pinatel reprend le concept développé par Garofalo. Il le considère comme étant le concept de base de la criminologie clinique. Elle peut dès lors étudier le délinquant suivant les 3 directions définies ci-dessous.

L’observation

Il s’agit des mettre en évidence le plus de données possibles sur les formes de l’activité criminelle du sujet étudié, sur sa personnalité et les facteurs qui ont contribués à sa formation, sur les mécanismes et les facteurs du passage à l’acte. Cela suppose d’avoir recours aux méthodes d’investigation empruntées aux criminologies spécialisées (examen médico-psychologique et social).

L’interprétation

Celle-ci consiste en la synthèse des appréciations partielles émises par les différents acteurs intervenant au cours de l’examen médico-psychologique et social. La première démarche de cette synthèse est celle du diagnostic criminologique qui a pour but d’apprécier l’état dangereux d’un individu en étudiant sa capacité criminelle et son degré d’inadaptation sociale. Il constitue donc un jugement de valeur. La seconde est celle du pronostic social qui ne constitue pas un jugement de valeur, mais une hypothèse sur le comportement ultérieur du sujet, et qui par conséquent doit prendre en considération la situation dans laquelle le sujet risque de se trouver placé. Etant donné le nombre considérable de diagnostics marginaux, les pronostics étaient souvent vagues et entachés d’erreurs, c’est pourquoi le deuxième Congrès International de Paris a émis, en 1951, le vœ d’utiliser les statistiques pour élaborer u les pronostics. Celles-ci se retrouvent sous la forme de schèmes de pronostics ou de tables de prédiction.

La troisième démarche est le programme de traitement. Envisagé à un niveau individuel, il prévoit les méthodes à mettre en œ uvre, et cherche à apprécier les avantages et inconvénients du cadre dans lequel le traitement doit être appliqué.

l’expérimentation

Elle est constituée par l’élaboration du programme de traitement dont le but est d’éviter la récidive et qui exige des garanties de technicité. Il est donc nécessaire d’organiser le contrôle scientifique de l’exécution et ce parce que l’élaboration et la mise en œ uvre du programme de traitement reposent sur une interprétation non standardisée effectuée à partir de la double interprétation, constituée par le diagnostic criminologique et le pronostic social. • L’examen médico-psycho-social Ce sont Lombroso et Garofalo, qui en 1890 insistèrent sur le caractère indispensable de l’examen médico-psychologique et de l’enquête sociale. A la base de tout examen médico-psychologique et social figure une enquête sociale approfondie qui s’attache à déceler la part de l’hérédité et du milieu dans la genèse du délinquant et reconstitue l’histoire du sujet, de sa famille et de son délit à partir d’interrogatoires. Cet examen suppose le recours à différents types d’examens : - l’examen médical : est effectué par un praticien qui doit apprécier le développement physique du sujet, constater certains stigmates de dégénérescence, déterminer son état de santé actuel et le juger en fonction des antécédents héréditaires et personnels ; - l’examen psychiatrique : se résume essentiellement dans l’examen clinique sous la forme d’interviews et est inséparable de l’examen neurologique qui permet l’évaluation de certaines composantes du tempérament ; - l’examen psychologique : repose sur des tests qui rendent possible l’étude d’une partie du comportement humain du délinquant. L’examen médico-psychologique et social n’exclut pas le recours à des méthodes complémentaires telles l’observation directe et les examens biologiques ou sociologiques dont le but principal est d’apprécier l’inadaptation sociale du délinquant. • Les théories de la personnalité criminelle La doctrine criminologique est divisée par rapport à la spécificité de la criminologie. Certains rejettent cette spécificité et considèrent que le criminel est un homme comme les autres mais reconnaissent l’importance de l’étude de la personnalité du délinquant. D’autres voient dans la criminalité un phénomène général provenant d’un milieu

spécifique, dans le criminel un type particulier et dans le crime un acte se distinguant des autres, mais sont d’accord avec les premiers sur l’importance de l’étude de la personnalité criminelle. Entre ces deux conceptions, une voie moyenne soutient qu’il existe simplement une différence de degrés entre délinquants et non délinquants et que ce sont encore des différences de degrés qui séparent les délinquants entre eux. Des observations de Manouvrier, M. Pinatel a retenu les quatre conditions du passage à l'acte - une condition morale (ne plus être retenu par l'opprobre qui s'attache à l'acte); - une condition pénale (ne pas être inhibé par la crainte de la sanction pénale) ; - une condition matérielle (ne pas reculer devant les difficultés d'exécution de l'acte) ; - enfin, une condition affective (ne pas être arrêté par le sentiment du mal qu'il occasionne à son prochain en s'attaquant à sa vie, à ses biens ou à son honneur). M. Jean Pinatel a cherché les traits psychologiques qui sous-tendent ces quatre conditions. Retenant au titre de variables ou de « variantes » de la personnalité criminelle les éléments qui ne se retrouvaient pas dans l'ensemble des études cliniques antérieures, il a en revanche défini comme un « noyau central » les quatre traits qu'il a trouvés partout présents et qui constituent pour lui les composantes de la personnalité criminelle. Le noyau central est donc composé des traits suivants : l’égocentrisme :

la définition traditionnelle l’assimile à la tendance de tout rapporter à soi-même et rend compte du défaut d’inhibition que le sujet manifeste vis-à-vis de la désapprobation sociale ; la labilité :

est définie comme étant un défaut de prévoyance et est caractérisée par l’incapacité du délinquant à être inhibé par la menace pénale ; l’agressivité :

a pour fonction de vaincre et d’éliminer les obstacles et difficultés qui barrent la route aux actions humaines ; l’indifférence affective :

signifie que le sujet n’éprouve pas d’émotions, d’inclinations altruistes et sympathiques. Il est dominé par la froideur vis-àvis de son prochain. Les variables, quant à elles, associées aux modalités d’exécution du crime, sont constituées par les aptitudes physiques, intellectuelles et sociales ainsi que par les traits dynamiques relatifs aux besoins instinctuels (nutritifs, sexuels,…). Ces variables sont donc simplement susceptibles d’éclairer la direction générale, le degré de réussite et la motivation de la conduite criminelle. Il faut toutefois ajouter que c’est la constellation de ces traits qui donne une orientation particulière à la personnalité totale et lui confère un caractère spécifique. Ceux-ci se retrouvent chez tous les individus, mais chez les délinquants, l’un des quatre est hypertrophié ou les quatre se cumulent, menant alors au passage à l’acte. Mais M. Pinatel assigne lui-même des limites à sa théorie de la personnalité criminelle. Ainsi, il exclut de son champ les personnalités anormales, bien qu'elles impliquent également un affaiblissement voire une rupture de la sensibilité au contact humain et du besoin de communication avec autrui et qu'elles présentent parfois d'assez fortes analogies avec les personnalités criminelles. Ce qui les différencie surtout, c'est le pas de valse-hésitation qui caractérise l'approche du passage à l'acte criminel comme l'approche de tout acte grave chez le criminel ordinaire : tandis que l'anormal subit son isolement, le criminel décide de se désolidariser d'autrui.

d) Les méthodes d’analyse

D’après les Glueck, le problème de la criminalité ne peut être abordé valablement que de manière pluridisciplinaire. L’approche doit être bio-psycho-sociale. S’ils adoptent une approche centrée sur l’individu, ils expliquent toutefois que cette approche vient compléter les approches de type macrosociales qui mettront en évidences d’autres types de facteurs, mais qui ne peuvent être considérés comme les seuls facteurs valables pour expliquer la délinquance. L’étude des causes de la criminalité doit être multifactorielle. la question essentielle est de savoir pourquoi certains adoptent de manière persistante un comportement délinquant, tandis que d’autres se conforment aux normes. C C C C Au

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