Cabinet Reflex°

rassurée.

En effet, elle m’a guidée dans le cheminement de ma réflexion durant ce que je considère comme mon introspection. Si le crane doit être ce qui restera de moi, je me demande alors quelle type de pierre je peux apporter à l’édifice auquel je demande à participer.Car le crane qui trone sur la petite table symbolise bien l’héritage que j’accepte de perpétrer. J’ai eu des prédécesseurs, et je sais dès lors qu’il restera quelque chose de l’œuvre à laquelle je souhaite participer.

Cependant, le libre arbitre reste de rigueur, car il est inscrit également, que si le doute t’assaille, ou encore que tu craints que la vérité soit révélée, tu peux encore t’en aller. Mais, j’ai estimé que parvenue à ce stade de ma propre démarche initiatique, je me devais d’assumer mon choix.

Aussi, j’ai compris également qu’accepter de mourir symboliquement pour renaître à la lumière exigeait l’établissement d’un bilan du chemin que je pensais avoir parcouru. Et la présence des éléments tels que le pain, le sel, l’eau, et le sablier m’ont bien plus fait penser que l’individu ne se nourrit pas uniquement de nourriture terrestre, mais également célestes intellectuelles et morales. L’esprit n’est il pas aussi avide de nourriture que le corps… ???

Cependant ce sablier qui est présent nous rappelle que le temps perdu ne se rattrappe pas ; et combiné à la faux, leurs œuvres peuvent être dévastatrices, quand elle s’accomplissent. Un arbre mal élagué n’est il pas plus difficilement redressable. Pourtant, ces deux symboles peuvent également vouloir dire que si nous choisissons le bon moment pour nous dépouiller de nos travers et mauvaises habitudes, notre évolution ne peut être que plus enrichissante. Quoi de mieux que ce même arbre bien taillé à la bonne saison pour donner de beaux fruits…

La présence du coq surprend, car dans mon imagination, il était très loin de l’idée que je me faisais des symboles maçoniques. Cependant avec du recul, je parviens à l’y rattacher, dans la mesure, où c’est lui qui par sa vigilance annonce le lever du jour, et par conséquent indique qu’il est l’heure de se mettre à l’ouvrage, comme le fait le V(M(O( en ouverture de cérémonie.

Durant mon voyage initiatique je me rappelle avoir été reconduite plusieurs fois au Cabinet de réflexion et j’ai réalisé, que vouloir faire partie de la grande famille des F(M( exigeait des certitudes quant aux engagements que j’acceptait de prendre, tant vis à vis de moi même que de la famille qui m’acceptait. Aussi, j’ai vécu chaque retour dans ce cabinet comme la recherche d’une assurance quant à mes convictions mais surtout, une affirmation et la certitude que ce n’était pas la curiosité qui m’avait conduite dans ces lieux comme pourrait le laisser supposer une autre annotation murale.

La rédaction d’un testament n’intervient en principe que pour léguer ce que nous laissons en héritage, pourtant l’expérience de la rédaction du testament philosophique qui a ensuite été brulé, m’a contraint à me rappeler mes engagements envers l’humanité, ma famille et moi même. Sa destruction me rappellera que rien n’est définitif, mais que cependant, le chemin que j’ai décidé d’emprunter est uniquement MON CHOIX.

L’inscription V.I.T.R.I.O.L qui figure en grandes lettres et dont je ne connaissais pas le sens est venue ajoutée à l’angoisse du moment. Je ne pouvais supposer qu’il s’agissait d’un sigle appelant à complèter l’introspection entamée ; à savoir d’accepter de rechercher et surtout de trouver au fond de soi le meilleur de nous même, pour s’améliorer et en faire profiter les autres.

Mais j’ajoute, que grace à l’instruction dont j’ai bénéficié de la part du V(M(O(, j’ai appris que nous pouvions nous ressourcer dans ce Cabinet de Réflexion, autant que nous le souhaitions, et chaque fois que nous estimions en éprouver le besoin.

Aussi, lors de mon dernier passage dans le Cabinet de réflexion, je peux affirmer, que la perception des lieux a été différente. Si les lieux appellent toujours à une méditation riche et profonde, l’angoisse du premier jour avait disparu. Bien au contraire, c’est l’appaisement et la sérénité qui m’ont envahie.

Les symboles et phrases étaient toujours présents, mais la sensation d’enfouissement sous terre moins pesante et moins stressante. Il porte bien son nom, car j’ai eu l’impression que les murs de cette pièce permettent de se retrouver d’avantage face à soi même.

La solitude dont on bénéficie favorise un champ de réflexion plus profond et plus large que d’autres lieux, sans aucun parasitage extérieur ;