Projet de soin CMP
Étude de cas : Projet de soin CMP. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Romain Philippe • 27 Janvier 2022 • Étude de cas • 2 661 Mots (11 Pages) • 611 Vues
Projet de soin du 13 décembre concernant Mme P
Mme P est née le 23/12/1995 en Côte d’Ivoire, elle a donc 26 ans. Elle est née sous le nom de Mme G mais a décidé de prendre le nom de son beau-père. Elle est arrivée en France à l’âge de 15 ans et vit chez sa mère et son beau-père à Tinqueux. Auparavant, elle vivait dans son pays d’origine chez son oncle maternel depuis le départ brutal de sa mère pour la France quand elle avait 5 ans en 2000. Mme P a peu d'informations concernant son père biologique car sa mère s’en est éloignée suite à sa séparation et à son départ en France. De plus, ce dernier est décédé quand elle était petite, elle ne l’a donc jamais connu (a longtemps été un sujet tabou et sensible avec sa mère car elle ne lui racontait rien spontanément et elle est restée pendant un certain temps sans réponse). Elle possède une demi-sœur (qui est en réalité sa cousine) de 20 ans avec qui elle entretient une mauvaise relation. Elle a également une tante et 2 cousines qui habitent à Paris avec qui elle entretient, au contraire, de bonnes relations et à qui elle est attachée.
Elle a été scolarisée au lycée Colbert à son arrivée en France. En classe de 1ère, il y a eu une chute des résultats scolaires observés sur plusieurs mois. À la suite de cela, Mme P a décrit un mal être ressenti au lycée pendant cette même période, ce qui a entraîné deux périodes d’arrêt pendant sa scolarisation. Mme P verbalise que ce sentiment de mal être évolue depuis de nombreuses années, depuis le départ de sa mère de Côte d’Ivoire pour la France : elle dit ressentir de la colère, de la tristesse dû au sentiment d’abandon douloureux qu’elle à vécu quand elle avait 5 ans. Puis, quand elle a été scolarisée au lycée Colbert, ce mal être s’est accentué en quelques mois suite à des difficultés relationnelles avec certains jeunes du lycée se traduisant par de la maltraitance morale (injures, moqueries, …). Elle décrit un syndrome de reviviscence : les problèmes du lycée lui renvoient la maltraitance physique et morale qu’elle a subie en Côte d’Ivoire par la femme de son oncle qui l’hébergeait (coup de ceinture sans raison, lui faisait porter des sacs de marchandises avant d’aller à l’école, Mme P devait “travailler” pour elle …), ce qui génère le même vécu d’angoisse. La solution à cette souffrance éprouvée, selon elle, réside dans le passage à l’acte : velléités auto agressives et suicidaires présentes. Mme P évoque que ces velléités sont dues à des hallucinations auditives et à un sentiment de persécution : des voix de jeunes lycéens qui se moquent d’elle, des voix qui lui imposent de se faire du mal pour se libérer de sa souffrance.
Lorsque Mme P est vu en entretien le contact auprès d’elle est paradoxal et changeant, d’un côté elle est évitante et d’un autre côté elle sollicite de l’aide. Elle accepte tout de même de l’aide lorsque son infirmière référente lui propose une hospitalisation afin de la protéger d’un passage à l’acte et de réadapter son traitement dans de meilleures conditions. Elle sera alors hospitalisée via le service des urgences par le Dr A en 2014. Suite à cette hospitalisation, elle se sent rassurée : les hallucinations auditives diminuent ainsi que le sentiment de persécution. Néanmoins un syndrome d’influence (la personne est convaincue d'être contrôlée par une force extérieure et de ne pas répondre de ses actes), un fading mental (arrêt progressif des propos du patient, traduisant un évanouissement du cours de la pensée, suivi d'une reprise du rythme normal sur un thème identique ou sur une autre idée), un apragmatisme ainsi qu’une difficulté à s’inscrire dans la réalité persistent. Son comportement est parfois enfantin : elle est têtue, elle s'infantilise tant dans la posture que dans la parole, il faut la stimuler car sinon elle ne fait pas les choses toute seule, elle est souvent dans la toute puissance … Après l’hospitalisation, Mme P est rentrée chez ses parents sur Tinqueux.
Suite à son retour à domicile, elle décide de reprendre les cours au lycée. Ses hallucinations sont en diminution d’après ses dires. Néanmoins il y a toujours des moments d’agitations anxieuses pendant les cours, des phases d'agressivité verbale ainsi que des idées suicidaires. Mme P verbalise que ces moments n’ont lieu que pendant qu’elle est au lycée. Elle voit alors son médecin traitant qui diagnostique une “phobie scolaire”, elle est donc arrêtée temporairement. Après avoir vu son infirmière référente, est évoqué le fait que l’HDJ a peut être été arrêté trop tôt et que Mme P est encore trop fragile pour reprendre une formation continue au lycée: Mme P se rend compte que son projet de devenir architecte ne pourra pas se faire. Sa scolarité est alors arrêtée de manière prolongée et l’HDJ est de nouveau proposé, sans opposition des 2 parties. Une fois admise à l’HDJ, Mme P s'intéresse à travailler en ESAT dans le domaine de la cuisine suite à une visite qu’elle a faite. Quelques mois après son entrée en HDJ, après stabilisation de son état, une sortie est alors prévue avec un relais de prise en charge au CMP/CATTP. Elle est alors suivie au CMP lors de sa sortie par une infirmière référente, elle y vient plusieurs fois par semaine pour des entretiens, des PSI et des activités CATTP.
Mme P veut travailler en ESAT pour “aller mieux” mais ses troubles sont encore trop envahissants afin qu’elle soit épanouie complètement. (vécu hallucinatoire, difficulté dans l’organisation et l’assiduité, son apragmatisme, difficulté de concentration, nombreuses angoisses…) . Quand Mme P sera stabilisée et que ses troubles seront mieux maîtrisés alors le projet de travailler en ESAT sera de nouveau considéré. De plus, Mme P vivant chez ses parents qui l’aident dans les actes de la vie quotidienne, il serait préférable qu’elle prenne son indépendance en se détachant d’eux ce qui l’aiderait à maîtrisé ces troubles actuels. C’est pourquoi le projet de vivre en famille gouvernante est évoqué. Mme P est très enthousiaste à l’idée de prendre son indépendance en allant en famille gouvernante et en travaillant à l’ESAT. Malheureusement ses parents ne sont pas du même avis et le font comprendre à Mme P : ils ont un discours très critique, intrusif et d’obstruction concernant les soins et orientations proposés et travaillés avec la patiente. Mme P se sent alors tiraillée entre les 2 discours, ce qui déclenche de nouveaux épisodes d’angoisses. La volonté de Mme P reste tout de même de trouver une certaine indépendance en se détachant de ses parents en quittant le domicile et en trouvant un travail dans une structure adaptée (ESAT) : cela aurait pour but de renarcissiser la patiente et lui redonner confiance.
Mme P est suivie au CMP depuis 2013 par de Dr A.
Actuellement, en 2021, elle est en couple avec un patient, suivi au CMP, depuis le mois de décembre.
Son beau-père ainsi que sa mère sont les personnes de confiance et à prévenir. Mme P est sous curatelle (mesure judiciaire destinée à protéger un majeur et son patrimoine. Elle lui permet d’être conseillé et/ou d’être accompagné pour des actes importants). Ses curateurs sont ses parents qui vivent à Tinqueux avec elle.
Madame P a le droit à l’AAH (900 euros) et aux APL (200 euros).
Mme P souffre de troubles schizo-affectifs se manifestant par :
- Sentiment de persécution
- Difficulté à accepter la frustration
- Comportement infantile/immature
- Comportement inadapté
- Hallucinations auditives
- Névrose d’angoisse
- Phase maniaque
- Phase mélancolique
- Manque d’assurance
- Dissociation
Histoire de la maladie :
- 11/12/2013 : Hospitalisation (par son médecin traitant) pour effondrement de l’humeur avec idéations suicidaires et bizarreries de comportement
- 14/01/2014 : Hospitalisation (via le service des urgences psychiatriques) pour effondrement dépressif avec velléités suicidaires et hallucinations auditives dans un contexte de maltraitance physiques/psychiques passées et récentes
Antécédents médicaux-chirurgicaux :
Pas d’antécédents particuliers mis à part quelques anémies.
Le 13 décembre 2021, Mme P dispose des traitements suivants :
Médicament | Indications | Posologie |
Duloxétine 60mg | Gélule Antidépresseur de la famille des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine. Utilisé dans le traitement des états dépressifs et de certaines manifestations de l'anxiété. | 1-0-0-0 |
Halopéridol ou Haldol Decanoas 50mg/mL | Ampoule Neuroleptique appartenant à la famille chimique des butyrophénones. Il a une action prolongée. Utilisé en traitement d'entretien dans certains troubles psychiques dont ici la schizophrénie. | 1j/21 4-0-0-0 |
Hydroxyzine Chlorhydrate ou Atarax 25mg | Comprimé Anxiolytique utilisé dans le traitement de l’anxiété légère | 0-0-0-1 |
Macrogol ou Forlax 10g | Sachet En cas de constipation dû aux effets indésirables des neuroleptiques Laxatif osmotique utilisé dans le traitement symptomatique de la constipation | 2-0-0-0 |
Prazépam ou Lysanxia 10mg | Comprimé Anxiolytique de la famille des benzodiazépines utilisé dans le traitement de l’anxiété | 1-0-1-0 +1 en si besoin au coucher |
Parkinane ou Trihexyphenidyle chlorydrate 5mg | Gélule Contrer les effets indésirables des neuroleptiques : dyskinésie et tremblements (syndromes parkinsoniens) | 1-0-1-0 |
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