Dissertation: le héro de roman

truit lui-même sa voie, ses aventures surviennent, engendrées par les qualités qu’il développe, et atteint le prestige. Il est finalement héros malgré lui.

Ulysse, héros de L’Odyssée de Homère, présente les qualités des héros mythiques (détermination, courage, intrépidité, bravoure…). Partant vainqueur de la guerre de Troie, il a un statut de conquérant, de héros de guerre. On nous présente un personnage héroïque par ce qu’il accomplit, et par ses qualités humaines, voire surhumaines.

Au-delà du rêve et de l’exaltation, l’auteur peut chercher à transmettre un message ou une opinion à travers son personnage. C’est le cas de Rabelais qui, contrairement à de nombreux de ses contemporains, n'écrit pas en langue latine. Il utilise la langue barbare, afin de s’adresser au peuple peu instruit et lui transmettre son idéal humain : un homme libre, généreux, pacifiste, mais également cultivé et sage. Ainsi il présente deux œuvres qui traverseront l'Histoire littéraire : Gargantua et Pantagruel. Ces deux personnages débordent de qualités et ne présentent aucun défaut, on assiste alors à des histoires épiques qui font de leurs héros des hommes parfaits.

L’emploi de tels personnages vertueux semble indispensable pour donner un sens au roman. Cependant, de nombreux auteurs n’ont pas hésité à mettre en scène des antihéros, médiocres personnages, particulièrement depuis le XIXème siècle. Ce choix vise généralement à se rapprocher de la réalité, et peut, encore une fois, adresser un message ou exprimer une opinion. En 1857 paraît le roman Madame Bovary de Gustave Flaubert, dont l’héroïne reste aussi célèbre que l’ouvrage ; et pourtant Emma Bovary est un personnage médiocre, qui rêve d’une vie exaltante de conte de fées qu’elle lisait dans son enfance, mais se retrouve mariée à un homme qui ne la satisfait en aucun point, malgré sa situation aisée. Ce dernier, son mari, Charles Bovary, est une sorte de anti-héros lui aussi. Il est falot, sans envergure. Il n'est pas le prince charmant qui fait rêver. Flaubert dénonce ainsi à travers ce roman sans grandes péripéties ni aventures trépidantes les « mœurs de province », par l’intermédiaire de personnages bien peu attachants.

Le romancier a besoin que ses histoires soient lues, il va donc tout faire pour intéresser son lecteur. La nécessité de susciter l'intérêt, ou la nécessité d’exemplarité, obligent donc à rendre exemplaire le destin de personnages pourtant médiocres : c’est le cas de Zola, qui place la médiocrité de ses héros au centre de sa thèse. Ainsi, dans L’Assommoir, l’alcool précipite Gervaise dans la déchéance, et sa fille Nana ne connaîtra pas un meilleur sort. Pourtant, Zola fait de ce personnage un personnage exemplaire. Tout au long de ses romans, Zola met l’accent sur les défauts de ses héros. Il met aussi en scène la cruauté, comme dans Thérèse Raquin où les deux amants assassinent le mari. Ses personnages subissent leur destin plus qu’ils ne le maîtrisent, comme ils subissent le poids de la société et de la condition humaine. Cette dernière est révélée médiocre à travers le réalisme de Zola.

La médiocrité révèle chez Céline l’absurdité de l’existence. Dans Voyage au bout de la nuit, Ferdinand