Sociologie
Mémoire : Sociologie. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresn risque de pollution, donc on ne se marie pas et on n’est pas ami avec des gens de castes inférieures). La principale conséquence est qu’il n’y a pas du tout de mobilité sociale : on appartient à une caste dès sa naissance et on le reste jusqu’à la fin de sa vie, sans aucun changement possible au cours de celle-ci.
Exemple 2 : la société sud-africaine, avec l’apartheid : système de ségrégation qui a existé jusqu’en 1994. La population noire était très majoritaire (environ 30 millions) et il y avait une minorité de blancs (environ 5 millions), avec une quasi-absence de métissage. La ségrégation était très stricte, avec une inégalité de droits : ils n’allaient pas dans les mêmes écoles, ni les mêmes lieux publics, ils n’utilisaient pas non plus les mêmes transports en commun, …. De plus, les noirs n’avaient pas le droit de vote et ils n’avaient pas accès à certaines positions sociales (on leur réservait les métiers manuels, peu prestigieux). Ce système a été aboli en 1994, il ne reste donc plus aucune inégalité de droits, mais il reste encore de nombreuses inégalités de richesses.
Les points communs entre ces 2 exemples sont :
- un statut social acquis à la naissance ;
- une inégalité de droits ;
- un refus et une absence de contacts entre les différentes classes sociales.
Les différences entre ces systèmes et les sociétés modernes comme la France sont :
- l’absence d’inégalités en droits, donc l’égalité des droits entre les individus : tout le monde a le droit de vote (même les femmes), a accès de manière égale à l’école (en droits), et a accès à tous les métiers (même les femmes depuis le début du 20ème siècle) ;
- mais la présence d’inégalités de faits, assez profondes : c’Est-ce qu’on va étudier dans ce chapitre.
I. Mesurer les inégalités :
1/ Une vue d’ensemble des inégalités de revenu :
A) mesure de ces inégalités :
Les inégalités de revenu ou inégalités de richesse sont à l’origine de beaucoup d’autres inégalités dans la société.
Tout d’abord, il existe 3 sources de revenu pour un individu ou un ménage :
- les revenus du travail : ce sont le salaire et les primes ;
- les revenus sociaux : ils sont reversés par l’état ou les services publics : ce sont les retraites, les allocations familiales, les allocations logement, … ;
- les revenus du patrimoine : ils sont issus d’une propriété (le fait qu’on possède quelque chose) : ce sont le loyer si on a une maison, les intérêts des placements, les actions, ….
La mesure du revenu est une opération difficile à réaliser. En effet, il ne suffit pas de demander aux gens ce qu’ils gagnent par mois ou par an, il faut une moyenne objective, plus fiable : en général, on se sert des déclarations d’impôts des individus. Puis, on calcule un indicateur de revenu, appelé le revenu disponible, qui est en fait le revenu global après avoir payé les impôts, augmenté des prestations sociales. La majeure partie des revenus du patrimoine n’est pas prise en compte par cet indicateur. Effectivement, on estime qu’environ 80% de ces revenus ne sont pas pris en compte, car une large partie de ceux-ci échappe aux impôts.
Exemple : les intérêts d’un livret A ou d’une assurance vie ne sont pas imposable, et les actions ne le sont que partiellement. Donc si des actions nous rapportent 6000 € par an, on ne va payer des impôts que sur 500 € environ.
On peut donc établir la répartition des revenus sur une année donnée.
Document 1 : La répartition des revenus des français en 2003 :
|Maximum par mois|
1O% des ménages (1er décile) gagnent moins de…| 937 €|
2O% des ménages gagnent moins de…|1 177 €|
3O% des ménages gagnent moins de…|1 435 €|
4O% des ménages gagnent moins de…|1 719 €|
5O% des ménages gagnent moins de…|2 020 € (revenu médian)|
6O% des ménages gagnent moins de…|2 348 €|
7O% des ménages gagnent moins de…|2 725 €|
8O% des ménages gagnent moins de…|3 216 €|
9O% des ménages (9ème décile) gagnent moins de…|4 077 €|
Attention : les données de cet indicateur ne nous renseignent pas sur le niveau de vie des personnes, car il ne tient pas compte du nombre de personnes qui vivent sur ces ressources (cela peut aussi bien être un individu seul qu’une famille avec 3 enfants).
A partir de ces données, nous pouvons calculer un indicateur d’inégalités : c’est le rapport inter décile, qui est le rapport entre le revenu du dernier décile (le 10ème décile) et le revenu du 1er décile (donc le plus riche divisé par le plus pauvre).
Exemple : 4077/937 = 4.3 (en 2003).
Cela signifie que les 10% les plus riches de la population gagnent au moins 4.3 fois plus que les 10% les plus pauvres de la population.
On peut alors établir la répartition du revenu national.
Document 2 : La répartition du revenu national en 2003 :
Les 50% des ménages les plus pauvres gagnent…|27.7% du revenu national |
Les 50% des ménages les plus riches gagnent…|72.3% du revenu national |
Les 10% des ménages les plus pauvres gagnent…|3.1% du revenu national |
Les 10% des ménages les plus riches gagnent…|24.8% du revenu national |
On obtient les résultats arrondis suivants :
- les 50% les plus pauvres se partagent ¼ du revenu national ;
- les 50% les plus riches se partagent donc ¾ du revenu national ;
- les 10% les plus pauvres se partagent 3% du revenu national ;
- les 10% les plus riches se partagent 25% du revenu national.
Normalement, si la France était une société totalement égalitaire, on devrait plutôt avoir les données suivantes :
- les 50% les plus pauvres se partagent 50% du revenu national ;
- les 50% les plus riches se partagent 50% du revenu national ;
- les 10% les plus pauvres se partagent 10% du revenu national ;
- les 10% les plus riches se partagent 10% du revenu national.
B) l’évolution de ces inégalités :
A long terme, c’est-à-dire depuis un siècle, les inégalités en France ont très fortement diminuées. En effet, en 1900, les 10% les plus riches de la population se partageaient environ 45% du revenu national. Cette baisse est très fortement due à la mise en place de l’impôt sur le revenu en 1914 et à la mise en place du système de protection sociale (la sécu) après la seconde guerre mondiale (la redistribution des revenus des plus riches aux plus pauvres). D’autres facteurs plus mineurs ont également contribué.
A moyen terme, on a observé que cette diminution se fait de manière constante depuis 1970, mais elle est beaucoup plus lente depuis les années 1980.
En réalité, il est très difficile de mesurer cette évolution avec précision, puisque les revenus du patrimoine sont très mal pris en compte par cet indicateur. Or, ces revenus qui sont surtout perçus par les plus riches ont beaucoup augmenté depuis le début des années 1990.
Exemple : les revenus du patrimoine se sont multipliés par 3 entre 1990 et 2002, alors que le revenu disponible n’a été multiplié que par 1.3 pendant cette même période (donc presque 2 fois moins).
En réalité, il est donc probable que les inégalités aient un peu augmenté depuis le début des années 1990.
2/ Les inégalités entre les catégories socioprofessionnelles :
Les inégalités de revenu sont très fortement liées à la situation socioprofessionnelle des individus. En France, on distingue 6 types de situations socioprofessionnelles.
A) la notion de catégorie socioprofessionnelle :
Les catégories socioprofessionnelles sont des catégories qui ont été créées et qui sont utilisées par l’INSEE, elles sont donc avant tout un instrument statistique. Elles regroupent les individus qui ont des professions relativement similaires, elles rassemblent donc des personnes qui sont relativement proches par leur mode de vie (c’est-à-dire par leurs pratiques de consommation, leurs loisirs, leurs opinions
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